Il est utile de rappeler les faits. Premièrement, la France arme un pays qui est tout sauf démocratique – je pense, chers collègues, que ce point fait consensus entre nous : regardons ce qui s'est produit voilà peu en Turquie.
Deuxièmement, nous armons un pays qui massacre consciencieusement un pays voisin : le Yémen. Qu'il s'agisse de crimes de guerre ou non, personne ne peut être satisfait de ce qui se passe au Yémen.
Troisièmement, on nous dit de ne pas nous inquiéter, que l'on trace l'armement. Chapeau ! Les Françaises et les Français ont besoin de savoir comment on le fait, car nous avons beaucoup de mal à y croire.
Un débat sur notre politique d'armement et d'exportation d'armements est un débat sain du point de vue démocratique ; dans n'importe quel pays du monde, voilà longtemps que nous aurions eu au Parlement un grand débat de cette nature. Mais nous ne l'avons pas – ou, si nous l'avons, c'est bien timidement.
Madame la ministre, nous passons notre temps à réagir, mais après avoir attendu que les autres aient déjà beaucoup réagi, de peur d'en faire un peu trop et de fâcher un bon client de nos industries d'armement. Je forme le voeu que qu'à un moment ou à un autre – sans doute pas, en effet, dans le cadre de l'examen de ce budget – , nous ayons dans cet hémicycle un vrai débat à ce sujet.
Le 10/11/2018 à 17:44, germont a dit :
bravo pour cette prise de position!
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