Il ne saurait être question pour les riches d'avoir la possibilité d'acheter des produits issus de l'agriculture biologique, tracés et sûrs en termes de qualité, alors que les autres ne l'auraient pas. Nous devons travailler à cette transition indispensable, liée à la demande légitime de qualité et de traçabilité de la nourriture. Elle me tient à coeur.
En 2022, non seulement la France sera le leader européen de l'agriculture biologique, mais elle doit également entraîner ses partenaires à sa suite. Elle doit leur faire comprendre que la transition vers l'agriculture biologique est irréversible et essentielle pour répondre à la demande des populations de produits de qualité. En 2022, 15 % de la surface utile agricole sera cultivée en bio et 20 % de produits issus de l'agriculture biologique devront entrer dans les menus proposés en restauration collective. Tels sont nos objectifs.
Je serai un moteur essentiel de cette transition vers l'agriculture biologique et l'utilisation de produits bio dans la restauration collective. Cependant, je veux réaffirmer ici qu'il ne peut en aucun cas y avoir d'opposition entre l'agriculture conventionnelle et le bio : nous avons besoin à la fois d'une agriculture conventionnelle qui continue à produire, à se transformer et à améliorer la qualité des produits, et d'une agriculture bio qui continue à se développer. Je veux être le ministre de « l'excellence alimentaire » – une expression qui recouvre tous les sujets que je viens d'évoquer et tous ceux que nous aborderons tout à l'heure.
Mesdames, messieurs les députés, le budget sur lequel vous allez vous prononcer – à la majorité la plus large possible, je l'espère – est doté de 4,6 milliards d'euros en autorisations d'engagement et de 4,7 milliards d'euros en crédits de paiement. Comme vous êtes tous des spécialistes de l'agriculture et des finances, vous aurez noté qu'il est identique à celui que vous avez voté l'année dernière. Facialement, il présente une baisse de 500 millions d'euros, mais puisque personne ici ne fait de langue de bois ni de démagogie, vous conviendrez tous que cette baisse correspond, pour une part, à 400 millions d'euros d'allègements de charges sociales qui sont passés sur le budget de la sécurité sociale – il ne s'agit pas d'actions de développement agricole évidentes, donc pas d'une baisse du budget de l'agriculture – et d'autre part, à 100 millions d'euros retirés de la provision pour aléas afin d'équilibrer le budget et qui n'affectent en rien le développement économique ni l'aide aux agriculteurs et à la transformation de l'agriculture.