Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du vendredi 2 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission agriculture alimentation forêt et affaires rurales (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

Je remercie M. Brun pour son exposé très didactique sur les avancées permises par la loi du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Depuis lors, nous avons encore progressé. Dans le cadre des états généraux de l'alimentation, nous avons fait de nouvelles propositions pour enrichir cette politique publique : je me réjouis que certaines de ces propositions aient été reprises dans le cadre de la loi adoptée le 2 octobre dernier.

Toutefois, pour lutter contre le gaspillage alimentaire, il faut aussi soutenir les initiatives locales. Là réside la clé de l'efficacité. Nous fixons des normes générales, et c'est très bien, mais pour qu'elles aient un effet contre le gaspillage, elles doivent être relayées par des actions concrètes sur le terrain. Je ne rappellerai pas l'ampleur des dégâts causés par le gaspillage alimentaire à l'échelle de la planète : 30 % de la production alimentaire est jetée, gaspillée, chaque année.

C'est un non-sens éthique : produire pour jeter, personne ne peut souscrire à cela. C'est aussi une injustice sociale, car cela cause un manque de nourriture pour ceux qui en ont besoin. Et c'est un non-sens écologique, puisque le gaspillage alimentaire, c'est tout simplement aussi du gaspillage de ressources, qui implique des émissions de gaz à effet de serre. Au niveau planétaire, les émissions de gaz à effet de serre liées au gaspillage alimentaire se situent juste après les émissions globales de la Chine et des États-Unis. Si nous voulons lutter contre le réchauffement de la planète, nous devons donc d'abord lutter contre le gaspillage alimentaire.

C'est pourquoi nous proposons, par cet amendement, d'instituer un fonds doté de 50 millions d'euros pour soutenir les initiatives locales en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Je vous demande, monsieur le ministre, de lever le gage : les collectivités, les associations et les entreprises ont besoin de cet argent pour agir sur le terrain, elles ont besoin du soutien de l'État, en espèces sonnantes et trébuchantes. Pour respecter les exigences de la recevabilité financière, notre amendement vise à transférer une partie des crédits de l'action 27 du programme 149 vers le programme 146.

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