Intervention de Général Jean-Pierre Bosser

Réunion du jeudi 11 octobre 2018 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'armée de terre :

Ces remarques rejoignent les propos que je vous ai tenus sur la gouvernance des crédits. Lorsque les crédits sont restreints, nous trouvons toujours le moyen de réaliser les travaux, même si nous sommes sous tension en matière de conducteurs de travaux et si peu d'entreprises sont susceptibles de réaliser les opérations. Dès lors que la masse budgétaire s'élargit, en revanche, des crédits sont accordés aux infrastructures en opérations extérieures, mais nous ne trouvons pas les moyens de réaliser les travaux.

Le métier de conducteur de travaux est réalisé par des sous-officiers en deuxième partie de carrière ; ce sont en fait des maîtres d'oeuvre. Ces postes ont été « rabotés » dans le cadre de la déconstruction. Or, les conducteurs de travaux sont des professionnels remarquables, d'ailleurs courtisés par le secteur privé. Nous avons tout intérêt à les garder. Aujourd'hui que nous sommes en reconstruction et que des crédits sont dédiés aux opérations extérieures, l'on s'étonne de ne pas avoir les moyens de remplir cette mission. Faut-il alors rendre des crédits, ou sous-traiter ?

L'armée de terre a une vielle tradition concernant le métier de conducteurs de travaux. Elle a longtemps occupé plus de 80 % de ces postes, qui reposaient sur l'arme du génie, laquelle est forte au sein de l'armée de terre. Pendant dix ans, j'ai vu partir ces hommes à regret, conscient que nous pleurerions amèrement leur absence lors d'une éventuelle remontée en puissance.

Le métier de conducteur de travaux est l'un des plus projetés en opération, à hauteur de 40 % environ. Si nous voulons construire en opération extérieure, peut-être devrons-nous traiter avec les entreprises locales, maliennes ou tchadiennes. Il y aura un temps de latence. Nous avons aussi des jeunes capables de construire. J'en ai fait l'expérience avec l'édification d'une école en Nouvelle-Calédonie. Tout dépend des crédits alloués à ces opérations. Peut-être faut-il aussi identifier plus précisément ce que l'on veut construire en opération extérieure. Certes, nous ne saurions pas réaliser une piste aérienne en dur. En revanche, nous saurions ériger des baraques pour loger nos soldats.

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