Intervention de Gwendal Rouillard

Réunion du jeudi 11 octobre 2018 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwendal Rouillard :

Mon général, vous avez mentionné la formation de l'armée irakienne, et vous aviez évoqué précédemment la formation de l'armée malienne. Nous pourrions aussi parler de la formation de l'armée centrafricaine, toutes proportions gardées. Ces dernières années, lorsque nous avons étudié avec votre état-major et vous-même la complémentarité des dispositifs de formation, nous avons été très agréablement surpris par le dispositif des écoles nationales à vocation régionale (ENVR) en Afrique. Cet outil présente un rapport coût-influence assez remarquable. Au regard de notre stratégie d'influence dans le monde, et en particulier au Moyen-Orient, pensez-vous que nous puissions nous inspirer du dispositif des ENVR pour les pays arabes du Moyen-Orient ? Si oui, dans quelle mesure – car il ne s'agirait pas nécessairement de dupliquer ce dispositif de façon mécanique ? Cela ne permettrait-il pas de franchir une étape dans la formation de jeunes ayant vocation à devenir officiers ou sous-officiers dans les armées arabes de demain ?

Permettez-moi par ailleurs de formuler un voeu au sujet du Liban, où il est prévu que le président de la République se rende en février 2019. Nul ne sait si le Liban sera doté d'un gouvernement d'ici-là. Il n'en reste pas moins que, compte tenu de l'état de ce pays et de la situation globale au Moyen-Orient, la relation entre nos deux armées est plus que jamais vitale. L'armée de terre y est en première ligne, et c'est heureux. Il me paraîtrait souhaitable que nous franchissions une nouvelle étape de collaboration entre nos deux armées, à la faveur du déplacement du président de la République. Faisons en sorte qu'il ne s'agisse pas d'un déplacement comme les autres, mais qu'il marque un engagement beaucoup plus fort, stratégique, de la France au Liban et au Moyen-Orient. Notez incidemment que depuis la dernière élection présidentielle, aucun ministre régalien ne s'est rendu au Liban, ce pays pourtant frère.

J'exprime donc le souhait que nous concentrions plus que jamais nos efforts sur le Liban, levier déterminant de notre influence dans la région. Les pistes d'approfondissement de nos relations avec ce pays vous sont parfaitement connues, depuis la cybersécurité jusqu'à la présence de nos hommes au Sud-Liban, aux côtés de l'armée libanaise. Je sais que vous y veillez personnellement, et je vous en remercie.

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