Je disais que RFI était un média d'éducation populaire, car il s'agit d'une chaîne au format plus généraliste, avec des émissions longues à côté d'une colonne vertébrale d'infos et un savoir-faire en matière d'apprentissage du français important. France 24 a un format d'infos plus soutenu en termes de rythmique, mais peut également se prêter à l'éducation, puisqu'elle a lancé Info-Intox, cette fameuse émission devenue hebdomadaire et quadrilingue. Par ailleurs, tous nos journalistes se rendent dans les salles de classe, en France et dans les lycées français à l'étranger, pour expliquer la différence entre l'information, la propagande et la communication. Ils se rendent même parfois dans les systèmes éducatifs nationaux dans lesquels ils sont invités.
Les jeunes ont-ils besoin d'une éducation à l'information par le biais de fictions ? Peut-être pour les très jeunes. Nous travaillons beaucoup avec Arte, qui dispose de programmes sous-titrés en espagnol. À l'occasion du premier anniversaire de la diffusion de France 24 en espagnol, nous avons créé un onglet Arte sur notre site et Arte a créé un onglet France 24 en espagnol sur le leur. Par ailleurs, Arte diffuse un journal pour les enfants que nous souhaiterions utiliser dans différentes langues car nous, nous touchons les jeunes de 18-34 ans.
RFI Savoirs diffuse de l'info qui est en même temps éducative, nous ne faisons pas, dans un journal, une écriture particulière. Mashable, quant à elle, ne faisait pas de fiction mais des documentaires sous une forme narrative, avec des angles plus ludiques. Il est difficile de faire de l'info dans un format de fiction, car l'info est bien réelle. TV5 Monde va créer en revanche un programme d'infos en slam.
Monsieur Minot, nous avions 150 millions de contacts hebdomadaires fin 2017. C'est un chiffre que nous connaissons toujours a posteriori, de sorte que lorsque le Président de la République, dans son discours, a indiqué l'objectif de 150 millions de contacts d'ici à 2020, nous ne connaissions pas encore les chiffres de 2017. Il connaissait le chiffre de 2016, à savoir 135 millions. Mais fin avril 2018, quand les chiffres de 2017 sont sortis, nous avions déjà franchi la barre des 150 millions. Cependant, si nous sommes en avance, ce chiffre peut baisser. Il est l'addition d'audiences linéaires hebdomadaires – 107 millions de personnes qui nous regardent et nous écoutent sur les supports traditionnels – et du numérique – environ 42 millions se rendent sur nos sites, nos applis et les réseaux sociaux. Soit un total de 150 millions de contacts. Mais je pense que, aujourd'hui, nous sommes au-dessus, puisque nous ne mesurons l'audience que dans un tiers des pays.