… si je n'admettais pas que cette crainte, je la partage. Néanmoins, nous avons placé le CETA sous surveillance, et il me semble, par ailleurs, que le processus n'est pas encore achevé et que l'Assemblée devra s'exprimer sur ce sujet. Moi qui suis animé par un souci de cohérence, il n'y en a peut-être pas là une démonstration probante, mais nous y reviendrons.
Quant à la difficulté de faire de l'échéance de 2040 une exigence compte tenu de l'équilibre du texte, je souhaite comme vous qu'elle constitue une barrière étanche. En l'état actuel du texte, elle ne pourra pas l'être complètement. Est-ce bien grave, d'ailleurs ? Il se sera passé tant de choses d'ici à 2040 ! On ne soupçonne pas ce qui se passera d'ici là. Le monde aura peut-être changé bien plus vite qu'on ne l'imagine.
Il faut néanmoins trouver un équilibre entre la fragilisation juridique du texte qui résulterait de la remise en cause des droits acquis et cette exigence parfaitement légitime. Précisons néanmoins que seules cinq concessions risquent d'excéder 2040, dont quatre arriveront à échéance avant 2045. Nous proposerons un amendement visant à limiter encore plus ces possibilités.
Vous affirmez que le projet de loi va dans le bon sens, j'en prends acte et vous en remercie. Vous m'adjurez de ne rien céder aux lobbies, je m'y efforce. Je céderai au minimum, car, comme je l'ai dit tout à l'heure, on peut aboutir à des compromis sur de nombreux sujets, mais sur les conditions d'existence des enfants se trouvant déjà dans les cours d'école comme sur tout ce qui est relatif à la santé et l'environnement, j'ai un peu de mal.
Parmi les formules qui me stimulent un peu, j'ai retenu celle de Delphine Batho selon laquelle le projet de loi « marque un passage à l'acte » en faisant de la France une pionnière. Pour renchérir sur cette phrase et répondre à celles et ceux qui pensent que tout cela ne sert à rien et que la France s'isolera – alors qu'elle se distinguera – , j'en citerai une de Victor Hugo – pardon de m'appuyer sur un grand homme – , que je ne connaissais pas il y a peu de temps encore, …