Intervention de Michel Larive

Réunion du lundi 29 octobre 2018 à 16h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

À notre grand regret, et malgré les annonces du ministre de l'éducation nationale, le Gouvernement prévoit pour cette année encore une baisse du budget de la mission Enseignement scolaire. Si l'on observe les chiffres à l'aune de l'inflation et de la croissance démographique, une part moindre de la richesse nationale sera consacrée à l'éducation des prochaines générations cette année.

Je voudrais aussi revenir sur le dédoublement des classes en REP, madame la rapporteure. En Ariège, cela concerne une classe sur tout le département et non pas tout le primaire !

Les orientations budgétaires de cette mission reflètent la logique libérale du ministère de l'éducation nationale. L'objectif est simple : ne raisonner qu'en termes d'employabilité des élèves. Cette vision de l'éducation est trop restreinte et ne correspond pas à la vision première de l'éducation, ayant pour finalité d'éveiller l'esprit critique de nos jeunes gens. Le Gouvernement ne prévoit rien ou très peu pour l'activité périscolaire, alors que tous les spécialistes répètent que c'est dans le cadre de ces activités que s'estompent les inégalités entre les classes sociales. À l'inverse, le Gouvernement préfère participer au développement d'écoles internationales sélectives cofinancées par l'Union européenne pour former une élite. Nous savons toutes et tous dans cette commission, quelle que soit notre appartenance politique, que le talon d'Achille de l'éducation à la française est sa propension à l'élitisme et à la reproduction sociale, comme l'a montré Pierre Bourdieu. L'excellence de la formation n'est pourtant pas liée à l'organisation d'une éducation élitiste et discriminante. Au bac, seuls le latin et le grec en tant qu'options facultatives pourront rapporter des points supplémentaires. Cette mesure n'avantage qu'une faible proportion d'élèves. S'il faut des spécialistes d'Ovide, il faut aussi des cinéastes et des sportifs de haut niveau. L'éducation nationale est un service public. À ce titre, l'école doit être complètement gratuite dans toutes ses composantes. La cantine doit être gratuite, le ramassage et les fournitures scolaires doivent l'être et les activités périscolaires aussi.

Nous demandons également la titularisation des AESH dans la fonction publique territoriale. Les enfants handicapés ont droit à ce dispositif. Il faut le leur assurer. Il faut également assurer aux personnels qui donnent de leur temps pour l'éducation de nos enfants un statut qui les éloigne de la précarité. Il faut aussi augmenter le nombre de médecins scolaires.

Bref, ce budget ne nous convient absolument pas.

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