Intervention de Stéphane Viry

Réunion du mardi 30 octobre 2018 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry, rapporteur pour avis :

Après ces propos très détaillés, permettez-moi une brève intervention qui, bien que je diverge sur certains points – mais là n'est pas l'objet de la discussion – portera sur trois points, en complément de mon rapport pour avis, établi sur la base d'éléments financiers bruts faisant apparaître une contraction des crédits de plusieurs milliards d'euros.

Je retiens votre conviction, madame la ministre, concernant l'insertion par l'action économique, que j'avais déjà décelée l'an passé. Vous avez depuis démontré votre volonté de vous servir de cet outil. D'une manière générale, je note que vous êtes favorable à tous les outils d'accompagnement vers l'emploi qui permettraient d'atteindre votre objectif d'émancipation par le travail. Je vous confirme que même si la situation économique du pays était plus prospère et la croissance plus généreuse, cela ne suffirait pas pour permettre à des hommes et à des femmes durablement éloignés du travail de retrouver le chemin de l'emploi. Il est de la responsabilité de notre pays de dépenser de l'argent public pour leur permettre de trouver leur place dans la société. Tous les outils que vous avez cités avec bienveillance vont dans ce sens – même s'il m'appartient de soutenir la hausse des crédits.

Ensuite, j'ai noté que vous étiez favorable à toute expérimentation permettant d'éviter de plaquer un schéma de manière verticale. Étant donné les interrogations que suscite le rapprochement entre Pôle emploi et les missions locales, je serai attentif à ce que nous puissions envisager d'ici à la séance un nouveau dispositif qui permette à des territoires – de manière comparable à ce qui a été fait avec le dispositif « Territoires zéro chômeur » – de s'asseoir autour le table avec Pôle emploi, avec les missions locales, avec les collectivités territoriales, évidemment avec les associations – qui agissent directement sur le terrain et qui, connaissant les jeunes, pourraient identifier ceux qui sont en difficulté ou en situation d'exclusion – et pourquoi pas avec les entreprises, qui peuvent se mobiliser comme certaines l'ont fait dans le cadre de la charte Entreprises & Quartiers. Cela permettrait de conceptualiser une expérimentation sur ce sujet pour, in fine, l'inscrire dans la loi. Peut-être s'agirait-il de maisons de l'emploi bis, en quelque sorte, et j'ai noté que ce n'était pas dans l'air du temps. Il me semble néanmoins que l'on pourrait structurer ainsi la méthode pour aboutir à cet outil nouveau.

Enfin, j'ai entendu vos propos sur les réfugiés. À titre personnel, je suis très favorable à ce que ces hommes et ces femmes qui se trouvent sur le territoire national ne soient pas laissés sans rien, parce que nous ne pouvons à l'évidence pas faire autrement que de leur permettre de s'insérer, et nous n'y parviendrons que par le travail. Quels que soient les avis des différents groupes politiques, je serai à vos côtés, madame la ministre, pour examiner le dispositif que vous proposerez. Pour moi, c'est un sujet sur lequel nous devons être à la hauteur des enjeux. (Applaudissements.)

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