Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, Emmanuel Macron a affirmé, voilà quelques semaines, être de ceux qui aiment l'État. C'est une drôle de façon d'aimer que de détruire l'objet de sa passion ! Et pourtant, cette majorité présidentielle – comme les précédentes, d'ailleurs – ne cesse de priver la puissance publique de ses moyens d'action. Or, à l'ère du changement climatique et de l'extinction des espèces, l'État doit préserver avec une attention extrême ses outils de prévision, d'expertise et de contrôle.
Ce ne sont pas des incantations moralisantes et vides devant des banquiers – ce fameux sommet de la « finance verte » – qui permettront de changer nos modes de production et de consommation, mais une direction générale fixée par la puissance publique, sur des bases démocratiques, en direction des citoyens, des associations et des entreprises. Renouer avec le temps long, voilà ce qu'exige de nous l'ampleur des enjeux écologiques.
Je souhaite, à l'occasion de ce rapport budgétaire, lancer un cri d'alarme. L'État est en train de se priver des moyens de réaliser la transition écologique. La proclamation sans cesse étalée, ici ou là, d'un intérêt qu'aurait la majorité pour la question écologique n'est que de l'esbroufe. Des mots, toujours des mots ! Jamais de moyens, toujours moins de moyens ! Voilà à quoi se résume la politique budgétaire relative au ministère de l'écologie.