Monsieur le président, mesdames et messieurs les rapporteurs, monsieur le ministre d'État, nous examinons aujourd'hui le projet de budget de la mission « Écologie ».
Nous avons déjà soulevé différentes questions en commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, notamment sur les moyens alloués au budget après-mines, dont la forte diminution – moins 8 % – risque de remettre en cause l'intervention auprès de ces populations fragiles. Permettez-moi de tirer le signal d'alarme et de vous demander de prêter une attention bien plus grande à ces 100 000 personnes qui doivent être aussi prioritaires que les autres.
Nous avons aussi longuement débattu du rôle de l'État en matière de prévention des risques. Après des décennies de contrôle du respect des normes par les industriels et de décisions administratives visant à les contraindre à assurer la protection des personnes et de l'environnement, il s'agit de passer à une démarche de partenariat entre l'État et les industriels pour être soutenable économiquement, viable, pour avoir plus de moyens et des compétences nouvelles. Or l'affaiblissement des moyens de l'État dans les différents outils disponibles – établissements publics, services régionaux – ne permettra pas d'accompagner cette mutation de l'action de l'État et de ses services ainsi que celle de notre industrie, qui doit, tout en continuant à exister et à produire, se transformer en profondeur, dans une approche de coopération.
On connaît le risque économique et environnemental : la fermeture d'un site industriel français se traduit par une délocalisation de la production à l'étranger, très probablement dans des conditions sociales et environnementales totalement dégradées. Or nous n'avons qu'une planète : que la pollution soit ici ou ailleurs, elle aggrave la situation et l'avenir de l'humanité.
La France doit donc inventer, avec la force de son expertise, l'exigence de notre modèle, une nouvelle coopération entre le public et le privé dans le domaine industriel.
Je voudrais également parler d'un sujet qui embrase la France : celui de la fiscalité écologique. Comment avons-nous réussi à éveiller la défiance populaire envers une indispensable transition écologique, fondamentale pour notre pays, nos enfants, l'avenir de l'humanité ? C'est que les symboles ont parfois une force qui dépasse la raison. Nous ne pouvons d'un côté donner l'impression que ceux qui ont déjà beaucoup auront encore plus – 4,5 milliards d'euros de suppression de l'ISF, défiscalisation de l'huile de palme, baisse des charges sur le transport aérien –