Pour la deuxième année consécutive, j'ai à rendre compte, en tant que rapporteur pour avis, des crédits en hausse alloués au programme 203 « Transports terrestres et fluviaux ».
Je tiens particulièrement à saluer le Gouvernement pour le cap politique qu'il a choisi de suivre depuis le début du quinquennat : la régénération des infrastructures existantes et la priorité accordée aux transports du quotidien doivent permettre au secteur des transports, vital pour l'économie du pays et pour la vie quotidienne de nos concitoyens, d'appréhender au mieux la transition écologique. Ce budget en est l'application concrète.
Dans un premier temps, j'ai souhaité concentrer mon propos sur notre réseau routier, afin de pouvoir démontrer à la population que le premier des enjeux de sa régénération est celui de leur sécurité. En plein coeur de l'été, nos concitoyens ont en effet ressenti de légitimes inquiétudes suite à l'effondrement du pont Morandi de Gênes, en Italie.
Un audit externe, commandé par le ministère des transports et réalisé l'année dernière, dresse un constat plutôt préoccupant, tant les années précédentes ont été rythmées par des réductions et des coupes budgétaires dans les dépenses d'entretien préventif de nos routes et ouvrages d'art, si bien que ce manque d'entretien a spécifiquement été qualifié de « dette grise ».
Aussi ces constats ne sont-ils pas restés sans réponse : au total, les autorisations d'engagement augmentent de 52 millions d'euros et les crédits de paiement de 27 millions d'euros.
De plus, le grand plan d'investissement 2018-2022 prévoit 700 millions d'euros supplémentaires pour soutenir cette rénovation : nous pouvons donc dire, n'en déplaise à certains, que nous sommes à la hauteur des enjeux.
Je souhaite ici m'attarder quelques instants, dans un second temps, sur la fiscalité écologique que j'ai également eu l'opportunité d'étudier. Elle est malheureusement victime d'une presse que je qualifierais d'injuste et d'une rare hypocrisie des politiques siégeant de part et d'autre de cet hémicycle.
S'il est aujourd'hui de bon ton de dire que notre maison brûle, peu de politiques agissent comme nous le faisons pour prendre – enfin – les décisions nécessaires à cette prise de conscience commune.
Moins de trois ans après la signature historique de l'accord de Paris, que peu de politiques pensaient possible, et un an après le sauvetage de cette ambition commune internationale par notre Président de la République, Emmanuel Macron, à la suite du désengagement de quelques populistes à la tête des États-Unis, résonne, ici, en France, une gronde contre une transition énergétique annoncée depuis plus de trente ans et amplifiée avec démagogie par ceux mêmes qui ont tenté, sans succès, de l'amorcer.
La fiscalité écologique, qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas une simple accumulation de taxes qui viendraient « emmerder » les Français. Ce que nous souhaitons, c'est être plus efficaces que ne l'ont été nos prédécesseurs, qui, à coups de beaux discours larmoyants, nous ont expliqué que la pollution, c'est mal. Nous, nous préférons agir. Selon le rapport de l'Agence européenne de l'environnement, publié lundi dernier, la pollution de l'air est responsable de près de 400 000 morts prématurées dans les vingt-huit pays membres depuis l'année 2015. Allez le dire aux gilets jaunes !
Toutes les énergies sont polluantes, me rétorquerez-vous. Je vous répondrai que la seule énergie propre est, en effet, celle que l'on ne produit pas – mais est-ce bien raisonnable ? Il n'est pas question de retourner à l'âge de pierre. Il s'agit de comprendre que seul le mix énergétique nous permettra de choisir une énergie en fonction de nos usages. Comme l'a si bien dit M. le ministre d'État, il convient de sortir du tout pétrole. Certes, nous augmentons les taxes, mais nous l'assumons.
Quant aux chantres du sacro-saint pouvoir d'achat, ceux-là mêmes qui souhaiteraient faire croire à nos concitoyens que l'État est responsable des 30 centimes de hausse du carburant, alors que cette hausse est due pour plus de 70 % au contexte international, …