Les différentes réformes que vous avez engagées, madame la ministre, ont ainsi eu pour objectif de favoriser les solutions de transport dont l'empreinte carbone est la plus faible. Je souhaite réaffirmer le soutien du groupe MODEM à votre projet de refonte globale et ambitieuse de notre politique des transports. Il est impératif que la priorité du secteur des transports devienne la mobilité du quotidien. Il est urgent de passer d'une politique de l'équipement à une stratégie des mobilités, stratégie qui doit donner la priorité aux transports du quotidien, à leur entretien, à leur modernisation et à leur diversification.
Toutefois, l'état des routes et ouvrages d'art est fortement dégradé, chaque usager le constate chaque jour. La situation est aussi critique pour tous les transports : d'un côté, les lignes à grande vitesse sont toujours plus performantes et, de l'autre, les infrastructures et trains du quotidien toujours plus dégradés. Il est donc nécessaire de revoir les priorités en redonnant la primauté à la réfection de ces routes du quotidien. La réponse ne devra plus être curative, mais préventive.
Nous nous félicitons que les crédits alloués au programme 203 augmentent de 194 millions d'euros. Cette hausse permettra notamment de maintenir et d'améliorer l'état des réseaux de transports existants afin de garantir une meilleure efficacité pour les besoins du quotidien.
Je salue également les engagements forts en faveur du compte d'affectation spéciale « Aides à l'acquisition de véhicules propres » qui favorise les comportements vertueux en promouvant les mobilités durables, et donc la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Sur ce point, j'appelle de mes voeux le développement du recours à l'hydrogène en complément, par exemple, des véhicules à batterie. En cohérence avec le plan hydrogène présenté en juin dernier, des mesures fiscales pourraient être prises pour l'achat d'une voiture à hydrogène dont le coût est aujourd'hui nettement plus élevé que son équivalent thermique. Il est indispensable que les Français ne ressentent pas la fiscalité écologique comme punitive et que la transition écologique soit une réelle transition, fondée sur des mesures réellement incitatives, pour mieux accompagner nos concitoyens, en tenant compte des situations individuelles ou particulières.
C'est le cas, notamment, en milieu rural où les aides à la conversion et le bonus-malus trouvent leurs limites. À ce titre, il importe de renforcer l'incitation à l'incorporation des biocarburants. Nos filières françaises de bioéthanol sont capables de supporter la demande. L'installation de boîtiers homologués éthanol sur les véhicules est une solution à coûts limités qui permettrait d'atteindre l'objectif d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre et de particules fines, grâce à laquelle les Français réaliseraient des économies à la pompe. Nous en reparlerons à l'occasion de l'examen des articles non rattachés.
Je voudrais dire un mot, enfin, des crédits « Affaires maritimes ». Nous rappelons souvent dans nos interventions la forte ambition maritime de la France. Nous nous réjouissons d'avoir la deuxième façade maritime mondiale après les États-Unis. Il est vrai que, de ce point de vue, notre potentiel est grand et les débouchés immenses. Le budget des affaires maritimes montre que nous avons pris la pleine mesure de ces enjeux. Pour l'ensemble de ces raisons, le groupe MODEM et apparentés votera lesdits crédits.