Madame la ministre, bien que le temps soit à l'action voire à l'urgence en matière de développement et de transports durables, nous voyons, ces dernières semaines, combien la question de la mobilité est sensible pour nos concitoyens. En matière de mobilité urbaine, dans les villes européennes, la voiture perd petit à petit du terrain. C'est le cas à Bordeaux, dans ma circonscription, où la circulation dans le centre a baissé de 18 % à 25 % selon les secteurs grâce à une méthode radicale : la réduction de l'espace réservé à la voiture.
Bordeaux reste pourtant la troisième ville la plus embouteillée de France, principalement à cause d'une croissance démographique très forte et de l'explosion des déplacements en périphérie. Or la plupart de ces déplacements s'effectuent en voiture individuelle. Pour répondre aux problèmes liés à la transition énergétique, mais aussi à ceux qui relèvent de la santé publique, vous avez évoqué la possibilité, dans le cadre du projet de loi d'orientation des mobilités, d'installer des péages urbains, en particulier dans les grandes agglomérations françaises, comme c'est le cas à Londres, Milan ou Berlin.
Ce type de dispositif reste très impopulaire, et peut provoquer des réactions épidermiques – dont l'actualité récente nous fournit un exemple. Durant la période qui précède les élections municipales, il faudra à nos élus locaux un grand courage politique pour décider de mettre en place ces péages urbains.
Madame la ministre, ma question porte à la fois sur la mise en place de ce type de dispositif et sur son mode de fonctionnement. Les péages urbains seront-ils encadrés par le Gouvernement, avec des déclinaisons locales ? Ou bien chaque métropole aura-t-elle une grande marge de manoeuvre pour mener une expérimentation ? Comment l'État envisage-t-il d'accompagner la mise en place de ces péages ? Un soutien financier est-il prévu ? S'agira-t-il d'avantager les bons comportements, comme on l'envisage à Lille, avec l'expérimentation d'un péage positif récompensant les automobilistes vertueux ? Ou bien, comme c'est le cas à Londres, s'agira-t-il d'un péage plus arbitraire ?