Au lendemain des inondations dans l'Aude, le Gouvernement a accusé Météo France de prévisions déficientes, omettant bien de rappeler que son budget baissera de 5 millions d'euros en 2019, comme nous l'avons souligné ici il y a quelques instants, que 380 postes y ont été supprimés depuis 2012 et que 90 doivent disparaître chaque année jusqu'en 2022.
Si le manque d'investissements publics en faveur des opérateurs constitue une part du problème, d'autres facteurs expliquent aussi les bilans désastreux de ces catastrophes, pas aussi naturelles qu'on pourrait le croire.
L'artificialisation des sols accentue les crues. Le bâti récent a été construit dans des zones inondables, notamment dans le lit majeur des fleuves.
De plus, la baisse des moyens alloués aux communes – 3,9 milliards d'euros de moins l'année dernière, 426 millions de moins encore cette année – fait qu'il ne leur est plus possible d'entretenir les chenaux d'écoulement des cours d'eau ni les digues, tandis que, dans le même temps, avec des services de l'État de plus en plus étiques, disparaît une expertise publique pourtant garante d'un contrôle et d'un entretien fiables.
Le résultat ? On l'a vu : cette catastrophe absolue, avec, encore, des morts. C'est une nouvelle preuve de la nécessité d'anticiper les changements climatiques et leurs conséquences en augmentant les moyens de l'État et en menant une vraie politique de planification.
Bien sûr, cet amendement est également gagé sur l'ANDRA lequel, monsieur Aubert, n'est pas exactement un innocent.