La commission des finances n'a pas examiné cet amendement auquel, à titre personnel, je suis favorable.
Cher collègue Aubert, vous expliquez qu'il ne faut pas retirer des crédits destinés à un système de retraitement des déchets nucléaires pour les affecter à la lutte contre l'artificialisation des sols ou la prévention des risques. Je regrette d'ailleurs que cela soit nécessaire : il ne devrait pas y avoir de baisse de budget pour la prévention des risques. Mais le petit problème n'est-il pas, précisément, qu'on ne sait pas comment retraiter les déchets nucléaires ?
Il y a dans ce que vous avez dit, cher collègue, un tour de passe-passe : que vous défendiez cette technique, soit, mais Cigéo ne constitue pas aujourd'hui le seul moyen pour retraiter les déchets nucléaires.
Je vous rappelle que l'Autorité de sûreté nucléaire, que nous avons auditionnée pour notre part l'an dernier, a notamment formulé d'importantes réserves en termes de bitumeux et de risques d'incendie.
Ne dites donc pas que Cigéo serait le seul moyen de retraiter ces déchets et qu'il serait indiqué pour tous les retraitements. Si je regrette, comme vous, que l'on ne sache pas que faire des déchets nucléaires – c'est bien d'ailleurs l'un des dangers de l'énergie nucléaire – , Cigéo n'est pas l'alpha et l'oméga. Beaucoup, notamment des scientifiques, contestent aujourd'hui la manière dont vont être retraités ces déchets par le biais de Cigéo. Il ne s'agit donc pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul, mais de retirer des crédits à un mauvais système pour les affecter à la prévention des risques.