Madame la députée, merci pour cette question si importante, qui est au coeur des enjeux de notre système scolaire, comme d'ailleurs de tous les systèmes scolaires du monde – vous l'avez rappelé en évoquant l'étude de l'UNESCO.
Il s'agit d'une question extrêmement sensible. C'est d'ailleurs l'une des raisons principales pour lesquelles j'utilise en permanence l'expression d'« école de la confiance », parce que notre objectif doit être que tous nos élèves aillent à l'école en confiance, en ayant confiance en les autres et en eux-mêmes. C'est quelque chose d'absolument fondamental, et le phénomène du harcèlement ne saurait donc être pris à la légère.
Celui-ci n'est pas nouveau, mais il a acquis une nouvelle ampleur, notamment du fait des nouvelles technologies – on doit prendre en considération, en particulier le cyber-harcèlement – , au point qu'il mine aujourd'hui la vie de plusieurs établissements. Notre réaction doit être à la hauteur de cette ampleur.
Le premier enjeu est la sensibilisation de tous. Il est essentiel. C'est pourquoi la journée du 8 novembre est si importante : elle permet de sensibiliser tout le monde, non seulement les élèves et les professeurs, mais l'ensemble de la population. C'est à cette fin que je me rendrai jeudi prochain, avec le Président de la République, dans un collège de Maubeuge.
Le second enjeu est la formation. Il faut systématiser la formation non seulement des professeurs mais de tous les adultes qui travaillent en établissement scolaire, lesquels doivent être formés à saisir la moindre forme de harcèlement, le petit harcèlement qui peut hélas devenir un moyen ou un grand harcèlement. Cela doit être pris au sérieux, et la formation est l'un des premiers moyens à cette fin.
Enfin, nous devons inclure le problème du harcèlement dans nos réflexions visant à mettre fin aux violences dans le système scolaire. Celles-ci sont en train d'avancer. Elles progressent aussi dans le cadre du projet de loi qui vous sera présenté au début de 2019. Nous recevons le président de l'association HUGO : je prends donc très au sérieux ses propositions.
Nous devons lutter tous ensemble contre le phénomène du harcèlement.