Monsieur le ministre, votre prédécesseur nous a expliqué, il y a quelques jours, que dans certains quartiers et dans certaines rues, c'est la loi du plus fort qui prévaut, que nous sommes en train de passer du côte à côte au face-à-face, que les gens ne veulent plus du vivre-ensemble et qu'il existe aujourd'hui un risque de sécession et de partition. Le patron du parti socialiste, votre ancien parti, parle, lui, de colonisation à l'envers. Deux journalistes du quotidien Le Monde ont, par ailleurs, découvert qu'il y avait peut-être quelques liens entre immigration de masse et délinquance.
Attention, monsieur le ministre : la lèpre populiste gagne du terrain ! Pourquoi ? Peut-être, tout simplement, et il n'y a pas lieu de s'en réjouir, parce que le réel finit par prendre chacun à la gorge. Un seul exemple : en 2016, seulement 18 % des déboutés du droit d'asile ont été reconduits à la frontière, ce qui veut dire qu'environ 75 000 étrangers sont restés sur notre territoire, malgré la mesure d'éloignement prononcée à leur encontre. En un an seulement, 75 000 personnes sont devenues des clandestins.
En 2017, le nombre de demandeurs d'asile a encore augmenté, de 17 % : ils ont dépassé la barre des 100 000. Les reconduites à la frontière ont été un peu plus nombreuses, mais, permettez-moi l'expression, on est loin du compte. Même chose en 2018.
Alors, monsieur le ministre, soit Gérard Collomb et Olivier Faure, avec en main les mêmes chiffres que vous et moi, sont devenus de dangereux populistes, des nationalistes dignes des années trente ou des esprits fous qui mentent à leur peuple, et tout cela n'a aucune raison de nous inquiéter, soit ils disent la vérité – ce grand remplacement qui vaut à certains d'être condamnés en justice.
Que faites-vous alors, concrètement, précisément, pour que l'on fasse tout simplement respecter la loi ?