Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 6 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Administration générale et territoriale de l'État

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Madame la députée, vous m'invitez à faire un discours de politique générale qu'il me sera difficile de caser en deux minutes.

Je voudrais tout d'abord resituer les propos du ministre de l'intérieur Gérard Collomb. Ces propos, il ne les a pas tenus au moment de son départ. Il les a tenus de façon constante, dès sa prise de fonction et au moment où il a mis en oeuvre toute une série de politiques que j'entends poursuivre aujourd'hui. C'est justement parce qu'il faisait ce constat grave de la situation dans certains quartiers et dans de trop nombreux endroits en France, et de la situation de chaque victime d'une infraction quelle qu'elle soit, qu'il avait souhaité mettre en place un certain nombre de dispositifs.

Il s'agit d'abord de moyens, avec un budget en hausse de 3,5 %. J'ai entendu tout à l'heure, dans les interventions, certains qualifier cette politique d'austéritaire. Moi, j'ai le sentiment que, par rapport à la hausse moyenne du budget, qui est de 0,8 %, il s'agit plutôt d'un budget fortement accompagné.

Il s'agit, ensuite, d'un certain nombre de politiques à mettre en oeuvre. J'étais ce matin à Maubeuge dont, avec le maire divers droite, nous avons abordé ce qui se passe dans deux des quartiers. Le constat était le même que celui que vous faites et que je peux faire également : dans certains endroits, la République est effectivement en recul. Or, je vous le dis, madame la députée, nulle part la République ne doit reculer. La République est partout chez elle. Nous reconquerrons donc le terrain, mètre carré par mètre carré, cage d'escalier par cage d'escalier, partout où elle est en recul.

Pour cela, il faut des moyens, notamment humains – d'où le plan de recrutement de 10 000 personnes. Il faut également des moyens matériels, afin d'équiper ces femmes et ces hommes, ainsi que des moyens logistiques, que j'ai présentés dans mon propos liminaire.

Il faut aussi une nouvelle ambition, celle de la reconquête républicaine de chaque quartier, qui passe par la mobilisation de l'ensemble des acteurs : les collectivités locales, dont le rôle est majeur quelle que soit leur couleur politique, de Béziers à Nice – je mentionne cette ville pour M. Ciotti – jusqu'à Paris ou au Nord de la France, et toutes les institutions, de l'école aux acteurs sociaux, en passant, évidemment, par les forces de sécurité. C'est l'ensemble de ce dispositif qui doit nous permettre d'atteindre cet objectif de reconquête républicaine.

Comme vous, madame, mais aussi comme l'ensemble des parlementaires ici présents, je ne suis pas naïf et je ne fais pas partie des gens qui pensent que tout va bien. En matière de sécurité, le combat doit être mené tous les jours, mètre carré par mètre carré.

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