Mais si ! J'ai l'impression que vous tenez particulièrement au droit d'asile, vous venez de l'affirmer, et je ne reviens pas sur les propos très clairs du ministre rappelant qu'il s'agit d'une obligation conventionnelle, d'une obligation constitutionnelle et même, au-delà, de notre tradition. Or la France s'honore de respecter sa tradition d'accueil de ceux qui fuient les persécutions et les guerres. Être à la hauteur de sa tradition d'asile, c'est prévoir des procédures plus rapides, ce que permet la loi que, récemment, vous n'avez pas votée, c'est également faire en sorte qu'il n'y ait plus ces files d'attente interminables grâce à un renforcement des effectifs au guichet unique de l'OFPRA, c'est encore créer des conditions d'hébergement plus dignes pour les demandeurs d'asile, ne serait-ce que pour éviter les campements sauvages.
Tout cela a un coût et requiert un équilibre. En effet, à entendre Mme Obono, tout à l'heure, on avait l'impression que ce budget n'était voué qu'à construire des places de rétention… Or c'est bien l'équilibre auquel nous sommes parvenus grâce au présent texte, que vous fustigez de part et d'autre de l'hémicycle. Cet équilibre consiste d'une part à garantir la demande d'asile parce que nous devons étudier toutes les demandes d'asile et parce que nous devons accueillir tous ceux qui méritent la protection de la France et, d'autre part, à permettre des procédures plus efficaces pour reconduire les personnes déboutées de leur demande. C'est le principe de la loi qui a été votée l'été dernier et c'est le principe qu'applique le présent budget. Nous pouvons donc saluer le Gouvernement d'être à la hauteur en la matière.