Dans le domaine migratoire, comme dans bien d'autres, il y a souvent les paroles d'un côté et les actes de l'autre. D'un côté, les paroles vigoureuses et pour une fois réalistes de l'ex-ministre de l'intérieur Gérard Collomb, qui dresse un portrait dramatique – mais hélas fidèle – de nos banlieues, après avoir exercé lui-même les responsabilités. De l'autre, des budgets toujours plus importants accordés à la politique de la ville et à l'intégration des migrants, que le Gouvernement décide arbitrairement et sans concertation de répartir dans nos villages.
Vous prétendez être intransigeant dans la lutte contre l'immigration illégale. Mais qui peut raisonnablement vous croire ? On ne peut pas lutter efficacement contre l'immigration illégale tout en acceptant, par exemple, que plus de 80 % des déboutés du droit d'asile se maintiennent sur le territoire national. Rien que dans mon département, le Pas-de-Calais, plusieurs centres d'accueil pour migrants ont été ouverts, et compte tenu de la persistance des flux migratoires, ce n'est qu'un début !
Preuve que vous ne faites rien pour tarir réellement cette immigration : par ce budget pour l'année 2019, le Gouvernement entend consacrer encore plus de 8 millions d'euros de crédits de paiement au plan de traitement des foyers de travailleurs migrants, avec au total près de 100 millions d'euros pour le seul accompagnement des réfugiés. La majorité En marche a même eu le culot de faire adopter un amendement instituant un crédit d'impôt pour les personnes accueillant des migrants, alors que notre pays compte près de 4 millions de chômeurs et près de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Nous proposons donc, par cet amendement, de diminuer les crédits relatifs à l'accueil et à l'accompagnement des réfugiés, pour les réaffecter à la lutte contre l'immigration irrégulière.