Monsieur le ministre, l'amendement de Mme Karamanli se justifie parfaitement si l'on suit la logique de ce que vous avez dit à propos des routes de l'immigration. La route espagnole est devenue la première route d'entrée en Europe. Or ceux qui empruntent cette route sont quasi exclusivement des migrants francophones – originaires du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne. On peut donc s'attendre à ce que leur destination ne soit pas le Portugal, mais plutôt la France.
Nous savons donc pertinemment que nous retrouverons en France, d'ici quelques semaines ou quelques mois, les migrants qui franchissent le détroit de Gibraltar ou arrivent ailleurs en Andalousie ces jours-ci. Cela a d'ailleurs été le cas avec les migrants de l'Aquarius, après qu'ils furent débarqués en Espagne : la France en a accepté quelques-uns directement, mais les autres, qui devaient rester en Espagne, sont arrivés en France depuis lors, pour la très grande majorité d'entre eux. Voilà la réalité !