Si l'avis est défavorable, ce n'est parce que la France ne penserait pas nécessaire de prendre toute sa part dans les dispositifs de sauvetage en mer : elle le fait et doit continuer à le faire. C'est tout le sens de la participation de l'État dans des opérations européennes importantes telles que Sophia et Themis et, de manière générale, dans l'ensemble de la politique de sécurité et de défense communes à la Méditerranée pour sauver des vies, ainsi que dans le dispositif SAR – save and rescue – où l'organisation des secours est coordonnée par des centres ad hoc dans les zones maritimes des États compétents. En effet, je pense, quant à moi, que le traitement du phénomène migratoire doit se faire à l'échelle de l'Europe et ne pas se réduire aux initiatives d'un pays ou à un partenariat avec telle ou telle ONG. Notre objectif est clair : appliquer le principe du débarquement des naufragés dans le port le plus proche et ne rien céder là-dessus car c'est un principe fondamental du secours en mer. Ce serait sinon donner raison à celles et ceux qui considèrent qu'on peut totalement se soustraire au droit international dans ce domaine essentiel.
Après avoir rappelé ce principe aux auteurs de ces amendements, je tiens à leur assurer que la France a pris toute sa part en accueillant – ce qui a été tout à l'heure reproché au Gouvernement – 281 personnes au titre des missions de solidarité envers l'Espagne, Malte et l'Italie, après que ces trois pays ont contribué à des opérations de sauvetage significatives. Nous voulons continuer cette politique car j'ai déjà évoqué le nécessaire principe de solidarité au nom duquel, pour celles et ceux qui relèvent du droit de l'asile, nous devons assumer notre responsabilité. Il y va de notre honneur.