Intervention de George Pau-Langevin

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorge Pau-Langevin :

Le président de la République dans son intervention, puis lors du discours de Ouagadougou nous a dit qu'il était temps de franchir une nouvelle étape dans la politique française d'APD et de solidarité internationale. Nous sommes d'accords sur l'idée qu'il faut évoluer et redéfinir certains enjeux et certains moyens de notre politique d'APD car le contexte et les enjeux ont changé depuis ces dernières années. Rappelons qu'il s'agissait à l'origine de développer une nouvelle vision du monde avec une manière de considérer les pays les moins avancés, non plus dans la logique de la colonisation mais comme des partenaires à part entière. Certes ils devaient progresser pour arriver au même niveau de revenu et d'aisance mais ils étaient à part entière autour de la table dans la logique de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Il est vrai que les sommes engagées ne sont pas suffisantes aujourd'hui encore pour pouvoir remplir l'objectif qui a été fixé depuis bien longtemps puisque ces 0,7 du RNB ou ces 0,55 % ont été affichés depuis longtemps. Nous devons convenir que nous sommes assez loin du compte. Par ailleurs, suite à la COP 21 nous avons affirmé la responsabilité et l'engagement des pays développés pour aider les autres pays à faire évoluer leurs modèles et se doter de ressources d'énergie renouvelables. C'est un engagement que notre budget doit traduire. Or s'il y a une augmentation, nous restons loin du 0,55 % du RNB ; Vous avez évoqué cette discordance importante entre les autorisations d'engagement et les crédits de paiement et depuis le temps que l'on travaille sur les sujets de développement et que les ONG s'investissent, je suis étonnée de constater que l'on considère qu'il n'y a pas suffisamment de projets nécessitant des crédits de paiement. Nous nous demandons si l'année prochaine nous verrons une augmentation significative des crédits de paiement car il faut reconnaître qu'une augmentation d'un milliard est bonne mais ne se traduit pas par des engagements sonnants et trébuchants.

La taxe sur les transactions financières était spécifiquement affectée à la solidarité internationale. Aujourd'hui c'est le cas pour 50 %, le reste étant compensé par une dotation budgétaire. Or, rien ne nous garantit que cette dotation sera sanctuarisée par la suite et nous préférerions que la taxe soit clairement et directement affectée sur le budget. Nous avons tous conscience de l'importance de la francophonie, nous pouvons comprendre qu'il y ait de la part du Gouvernement un désir d'évoluer vers plus d'aide bilatérale, mais cela supposerait donc que l'ampleur de l'aide bilatérale soit significative, cela n'est pas totalement le cas. Enfin nous affichons qu'il faut davantage s'investir dans l'éducation. Ce qui se passe pour les bourses nous laisse perplexe ce qui fait que nous avons un avis assez mitigé sur le budget qui nous est présenté aujourd'hui s'agissant de l'APD.

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