Merci madame la Présidente. Au nom de la REM, je partage complètement ce qui a été dit : les médias français sont dans le monde un superbe outil d'influence qu'il faut se donner les moyens de préserver. Effectivement, nous devons être volontaristes sur le sujet ; cet outil d'influence mérite également de se réformer. Il nous faut nous adapter aux défis du numérique, du multilinguisme, des opérateurs sur d'autres continents, en gérant en même temps des contraintes budgétaires. J'étais il y a deux semaines au Sommet de la Francophonie à Erevan avec le Président de la République ; c'était l'occasion de réaliser quels sont les enjeux de la présence de nos médias audiovisuels à l'étranger. Nous sommes tous d'accord sur le fait que l'action audiovisuelle extérieure de la France doit jouer un rôle central. Je vais proposer une lecture un peu moins pessimiste que la vôtre, vous comprenez sans doute pourquoi. Les crédits de la mission -prise dans sa globalité : médias, livres, industries culturelles- sont en augmentation de 27 millions d'euros, soit près de 5 pour cent de plus que la loi de finance initiale 2018. Les effectifs de l'État et des opérateurs rattachés à la mission sont quasiment stables, malgré une légère baisse de 0,8 pour cent. Ce PLF 2019 représente la première étape de mise en oeuvre de la transformation de l'audiovisuel public, portée par le Gouvernement, et qui doit s'achever en 2022. Nous sommes donc bien dans un contexte de mutation global, avec un environnement technologique qui change, vous l'avez dit. Il nous faut viser le renforcement de l'efficacité et de l'attractivité auprès des jeunes, nouveau public à conquérir, en promouvant les valeurs de la France et de la francophonie.
En parallèle, cette réforme a vocation à faire contribuer l'audiovisuel public au redressement des finances publiques par une exigence d'efficacité accrue. À l'horizon 2022, des économies de 190 millions d'euros devront être réalisées pour l'ensemble des sociétés de l'audiovisuel public. Plus spécifiquement, les crédits du Programme 180, la mission médias, livres, industries culturelles, tout comme ceux du compte de concours financier, avancent à l'audiovisuel public : ils offrent des moyens budgétaires importants à notre action audiovisuelle extérieure, quand cette dernière a pour mission de contribuer à la présence et au rayonnement de la France dans le monde. Et c'est le cas : France Média Monde est un vrai succès, TV5 Monde est visionnée dans près de 300 millions de foyers, surtout en Afrique francophone et au Maghreb. Dans ce PLF 2019, l'Agence France Presse voit son soutien financier accentué, avec une augmentation de deux millions d'euros par rapport à la LFI 2018. Arte est aussi un bel exemple de réussite ; malgré une baisse de dotations de 2 millions d'euros, la chaîne maintiendra un haut niveau d'investissement dans les programmes par rapport à 2018, et poursuivra le déploiement de sa stratégie numérique. Les concours publics alloués à France Média Monde diminueront de seulement 0,6 pour cent, après avoir régulièrement augmenté au cours de ces dernières années. Ainsi, on voit une augmentation de 5 pour cent sur la période 2016-2019, soit 12,2 millions d'euros de crédits. Enfin, le montant de la dotation française à TV5 Monde, certes en recul de 1,2 million d'euros par rapport à 2018, revient à son niveau de 2015, ce qui permet à la France de maintenir un fort niveau d'engagement, avec une dotation de 76,2 millions d'euros pour ce média essentiel à la promotion de la francophonie. Notre vision au sein de la REM est donc plus optimiste que la vôtre, et c'est la raison pour laquelle nous voterons les crédits du PLF 2019 alloués à l'audiovisuel extérieur.