S'agissant de l'aspect médical et de la question des acides gras saturés ou insaturés, je rejoins en partie ce que disait notre collègue Patrick Hetzel. Il est possible que de nouvelles recherches montrent que les risques des acides gras saturés sont moindres que l'on ne le pensait jusqu'alors, mais en tout cas la présence d'acides gras poly-insaturés diminue bel et bien le risque. Par ailleurs, si le projet de note met en avant la question du rendement du palmier à huile, qu'en est-il de sa rentabilité en général ? En particulier s'agissant de l'impact social pour les populations et, notamment, pour les personnes qui travaillent dans les exploitations ? Si le prix de revient est extrêmement bas et qu'il revient beaucoup moins cher d'importer de l'huile de palme que n'importe quelle autre huile végétale, peut-être est-ce en lien avec un coût de la main d'oeuvre particulièrement bas dans les pays producteurs ? Au-delà des études scientifiques dans le domaine médical, force est d'admettre que l'usage alimentaire de l'huile de palme est montré du doigt. Nombre d'industries agroalimentaires mettent aujourd'hui en avant l'absence d'huile de palme dans leurs produits. En revanche, certains aliments transformés en contiennent de façon insidieuse et je pense qu'effectivement, il faudrait que ce soit plus transparent.
Mais le vrai enjeu est celui des agrocarburants. En la matière, le débat a été relancé, comme l'a dit notre président, avec le projet de raffinerie Total à La Mède. Le grand engouement d'il y a quelques années en faveur des agrocarburants a oublié que ceux-ci allaient consommer des surfaces considérables sur la planète et provoquer une déforestation massive, même si, comme Catherine Procaccia l'a indiqué, l'exploitation des terres est mieux contrôlée - sous réserve des aléas politiques des pays producteurs concernés, si je pense par exemple au Brésil et à son évolution politique possible.