Ce programme acte également – c'est très important – la disparition du FISAC, Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce, qui avait essentiellement pour vocation de répondre aux menaces pesant sur l'existence des services artisanaux et commerciaux de proximité. Certes, depuis plus de huit ans, les crédits du FISAC ont été en constante diminution, mais jusqu'à disparaître cette année. Le problème est qu'il s'agit d'un outil essentiel au développement des entreprises et à l'attractivité du territoire. Cette décision, prise sans concertation avec les collectivités locales, met en danger la vitalité du tissu économique local et s'inscrit en totale incohérence avec l'objectif affiché par le Gouvernement d'instaurer une politique de revitalisation des centres-villes. Les crédits du FISAC permettaient de préserver une économie de proximité dans des petits bourgs. C'est donc un nouveau coup porté aux territoires périphériques.
Parallèlement, le budget des CCI baisse : les entreprises locales non métropolitaines ne pourront bientôt plus bénéficier, de la part des CCI, des mêmes services gratuits, lesquels deviendront payants ou plus éloignés, voire inaccessibles, ce qui ne facilitera pas l'implantation ou le développement de ces entreprises.
La mission « Économie » comprend également le programme 343 « Plan France très haut débit », créé en 2015 pour le déploiement du très haut débit sur l'ensemble du territoire. On peut donc s'interroger sur l'absence, en 2019, de crédits dédiés au développement des nouveaux réseaux 5G, partout évoqués comme étant l'avenir de la télécommunication. Alors que les opérateurs français ont déjà lancé des projets de déploiement de 5G à Marseille, Bordeaux, Nantes et Toulouse, l'État n'aura pas, une nouvelle fois, la capacité de les accompagner dans le développement de cette nouvelle technologie. L'État s'est doté d'une feuille de route qui prévoit le lancement de plusieurs pilotes 5G sur une variété de territoires, l'accueil des premières mondiales d'application de la 5G dans les domaines industriels et l'attribution de nouvelles fréquences 5G : comment atteindre ces objectifs, madame la secrétaire d'État, sans dédier un budget propre au développement de la 5G ?
En conclusion, mes chers collègues, ces moyens, pourtant essentiels aux mutations économiques du pays et de nos territoires, sont très loin des enjeux, et encore plus éloignés de vos annonces grandiloquentes. Ils recueillent donc la désapprobation du groupe Les Républicains, plus particulièrement de mon collègue Dino Cinieri. Nous espérons de fortes corrections au cours de la discussion à venir.