Vous évoquez un sujet assez large, qui me semble un tout petit peu éloigné de la discussion sur le projet de loi de finances pour 2019. Je m'attendais à ce que nous abordions le mécanisme de rétrocession des intérêts, évoqué par l'un de vos collègues et à propos duquel je voulais préciser que nous ne gagnons pas d'argent sur le dos de la Grèce puisque nous rétrocédons ces intérêts – de même que l'Allemagne – , ainsi que cela a été convenu dans un accord européen.
Le plan pour la Grèce a permis de traiter un certain nombre de questions. Tout d'abord, la dette du pays avait pris de telles proportions qu'elle posait un problème de comportement ou de discipline au regard des autres pays européens. Il n'était pas illégitime qu'un pays ne respectant pas les règles que nous nous sommes collectivement données ne bénéficie pas d'un effacement des dettes : quel signal cela aurait-il envoyé aux autres pays qui cherchent réellement à équilibrer leur budget ?
Deuxièmement, ce plan, construit non seulement par la France mais aussi, collectivement, par l'Europe, le FMI et différents pays, a permis à la Grèce de faire face à ses dettes au lieu d'être confrontée à un brutal arrêt d'alimentation en liquidités.
La potion est amère, j'en conviens, mais il ne m'appartient pas de juger de sa réalité, n'étant pas spécialiste de l'économie grecque. En tout état de cause, aujourd'hui, la Grèce est encore dans l'Union européenne et elle est en voie d'améliorer sa situation : c'était l'objectif que nous nous étions collectivement donné en tant que pays membres de l'Union européenne.