Que venons-nous demander ici ? La pleine transparence des études et des essais cliniques menés par les laboratoires pharmaceutiques, afin que leurs résultats soient publiés, affichés, et pas uniquement transmis aux autorités de santé. J'évoquerai deux scandales sanitaires récents.
La mise sur le marché d'une nouvelle formule du médicament Levothyrox, au mois de mars 2017, a rendu malades des centaines de milliers de femmes, qui ont souffert de migraines et perdu leurs cheveux, au point de se demander ce qui se passait dans leurs corps. Tout cela devrait constituer une alerte suffisante pour nous amener à nous demander ce qu'il s'est passé chez Merck pour qu'un tel produit soit mis sur le marché ! Quelles études ont été réalisées ? Quels symptômes sont apparus dans ce cadre ? Sur ce point, la transparence doit être complète.
Quant au scandale de la Dépakine, évoqué tout à l'heure à la tribune par Mme la rapporteure spéciale, l'entreprise Sanofi savait depuis des décennies que ce médicament comporte des risques de malformation et d'autisme chez l'enfant. En deçà de l'obligation juridique dont nous demandons l'instauration, il existe en l'espèce une obligation morale de transmettre toutes les données permettant aux autorités de santé ainsi qu'aux citoyens de faire des choix en toute conscience.
Pour l'essentiel, le pouvoir est du côté de l'industrie pharmaceutique, laquelle est à la fois juge et partie. En effet, elle a tout intérêt à transmettre aux autorités de santé des données démontrant que les médicaments sont plutôt bénéfiques. Il faut tirer les conclusions de ces crises.