Dans un rapport, un analyste de Goldman Sachs s'interrogeait en ces termes : « La guérison des patients est-elle un modèle d'entreprise durable ? ». Il expliquait que les gens guéris cessaient d'être des clients de l'industrie pharmaceutique, ce qui n'était pas bon pour elle.
Nous proposons de retrouver une souveraineté sur la production de médicaments dans notre pays. En effet, nous avons affaire à une industrie, qui n'en est plus une, car elle est passée d'un projet industriel à un projet purement financier. Les taux de profit sont considérables : 29 % pour AstraZeneca, 27 % pour Sanofi, 34 % pour Merck ; le taux de retour sur investissement est devenu délirant. Cette folie se traduit à Montpellier sur le site de Sanofi où l'on détruit un bâtiment, le DI 50, avant même que la moindre substance y ait été produite.
L'industrie pharmaceutique ne remplit plus son rôle, comme on le constate avec la rupture de stock de très nombreux médicaments, 537 molécules étant concernées dont celle utilisée contre la maladie de Parkinson. Elle ne remplit plus son rôle lorsque l'Organisation mondiale de la santé lui demande de produire des anti-infectieux et qu'elle le refuse pour des raisons budgétaires, alors que l'on évalue à 700 000 le nombre de morts découlant de l'absence de production d'antibiotiques. L'industrie pharmaceutique met en avant des raisons budgétaires, alors qu'elle peut apporter un retour sur investissement de 34 % aux actionnaires et leur livrer des milliards d'euros. Nous avons donc la preuve que cette industrie ne remplit plus son rôle dans notre pays. Les anti-infectieux réclament de longs investissements, qui ne peuvent pas être rentables à court terme.
Nous voulons que la puissance publique retrouve le moyen de produire des médicaments. Il s'agit évidemment d'un amendement d'appel, puisque l'on prévoit une ligne budgétaire dotée de seulement 1 euro.