Monsieur Ruffin, votre amendement vise à créer une souveraineté pharmaceutique s'apparentant à une forme de nationalisation de l'industrialisation des médicaments. L'État se substituerait au secteur concurrentiel pour fabriquer des médicaments. Le cadre légal prévoit déjà que l'État peut intervenir lorsqu'il y a des enjeux de santé publique ou des besoins non couverts ; ainsi, s'il fallait réaliser un vaccin pour lutter contre une grande pandémie, les pharmacies de l'État et des hôpitaux pourraient le faire.
Votre demande part d'un bon sentiment, mais la fabrication de médicaments est un métier : c'est très compliqué et très coûteux. Si l'État devait, comme vous le proposez, reprendre la fabrication de la totalité des médicaments, il ne serait pas en mesure d'en développer de nouveaux. La recherche nécessaire pour développer un médicament qui obtient une autorisation de mise sur le marché coûte environ 1 milliard d'euros. En outre, seuls 10 % des médicaments développés reçoivent une telle autorisation. C'est un métier que l'État ne sait pas exercer.
Je comprends votre inquiétude au sujet de la souveraineté. Nous y travaillons notamment lorsque nous obligeons les industriels à établir des plans de gestion des risques en cas de rupture d'approvisionnement. La réglementation actuelle nous permet déjà de couvrir les besoins qui ne le seraient pas. Je suis donc défavorable à votre amendement.