Je devrais sans doute prendre quelques précautions d'usage et rappeler que je ne suis ni contre l'Europe, ni contre l'égalité entre les femmes et les hommes. Heureusement, d'ailleurs, que je suis une femme, sinon le procès me serait fait automatiquement et systématiquement.
Sans chercher la polémique, je suis soucieuse, alors que le Gouvernement cherche à réaliser des économies, que chaque euro du contribuable soit utilisé à bon escient. Les violences faites aux femmes sont un drame, nul ne peut le nier, et il faut tout faire pour y mettre fin, mais je voudrais vous faire part de certaines inquiétudes.
Si je choisis de soustraire de l'argent à ce programme pour le transférer au programme « Handicap et dépendance », ce n'est pas de gaieté de coeur, mais surtout pour me plier aux contraintes de l'article 40. Je suis obligée de me répéter pour éviter les procès d'intention.
Les personnes handicapées sont les premières à souffrir de discrimination, comme l'indique le dernier rapport du Défenseur des droits. Les premières manifestations apparaissent dès le plus jeune âge car il est plus difficile d'obtenir une place en crèche et de scolariser les enfants atteints d'un handicap. La stigmatisation se poursuit à l'âge adulte puisque le taux de chômage des personnes handicapées atteint les 21 %, ce qui est plus du double de celui de la population active.
Pour toutes ces raisons, nous devrions accentuer notre effort en faveur de l'insertion de ces personnes qui ont beaucoup à apporter à l'ensemble de la société.