Madame la ministre, je voterai pour votre amendement. D'abord, il répond à un engagement présidentiel – étant moi-même engagé politiquement, j'apprécie que l'on respecte ses engagements. Le Président de la République avait en effet dit au président du conseil départemental de Mayotte qu'il allait « recentraliser » le RSA, compte tenu des enjeux propres à Mayotte, en particulier du coût du dispositif et du fait que le Gouvernement ne le rembourse pas au marc l'euro. Ensuite, j'en conviens, il convient de tenir compte d'un certain nombre de contraintes locales.
Cependant je propose un sous-amendement, en espérant que le Gouvernement y souscrira cette fois, pour demander un rapport, en vue de fixer un cap pour un alignement par le haut des allocations à Mayotte. En effet, après la crise majeure qui a frappé Mayotte, nous avons tous fait le constat, dans cet hémicycle même, que ce territoire est celui de tous les défis et qu'il doit faire l'objet d'un contrat partagé, selon les termes mêmes du Premier ministre, de Mme la ministre des outre-mer et du ministre de l'intérieur, bref, du Gouvernement.
Mais en l'espèce, à mon grand regret, rien n'est dit sur les moyens par lesquels on entend assurer ce rattrapage, alors que nous parlons du territoire le plus pauvre, au plus fort taux de chômage – du territoire de toutes les exceptions. Je suggère donc que le Gouvernement accepte ce rapport, en vue, je le répète, de fixer un cap pour un alignement par le haut. Cela permettrait au territoire le plus pauvre, le plus touché par le chômage, au territoire où le coût de la vie est aussi le plus élevé, de sortir de la situation dont nous parlons. Tout à l'heure, on évoquait les ruptures d'égalité des chances.