Avant-hier encore, à Évry, je rencontrais des familles d'enfants handicapés – autistes, en l'occurrence. Je sais quelle galère c'est, pour ces parents, de trouver des accompagnants pour que leurs enfants aillent à l'école. Et pour cause : ces personnes – nous en avons rencontré un grand nombre – vivent aujourd'hui avec 800 euros par mois maximum, et bien souvent avec 737 euros seulement. Pourquoi cela ? Parce que ces emplois sont des temps partiels contraints. Au mieux, on renouvelle leurs contrats année après année, en leur disant qu'ils pourront peut-être, au bout de cinq ou six ans, passer en CDI.
La question qui se pose pour les accompagnants d'enfants en situation de handicap est la suivante : comment structurer ce métier ? Cette profession répond manifestement à des besoins : comment en faire une vraie filière, avec une formation préalable à l'entrée en fonctions ? Et comment procurer aux AESH un revenu au moins égal au SMIC ? Nul, dans cet hémicycle, n'imaginerait vivre seulement avec le SMIC. Eh bien là, je parle de centaines de milliers de personnes, de millions de femmes, qui doivent vivre avec moins que le SMIC !