On ne peut bien sûr qu'être favorable à l'accroissement des crédits alloués à de telles politiques.
Mais, quand vous les accompagnez pour les sortir des hôtels, où les associations et les préfectures vont-ils reloger ces familles ? Si vous ne donnez pas des ordres très précis à vos préfets et à leurs directions de la cohésion sociale – DCS – , on sait très bien ce qu'ils vont faire. J'ai encore eu l'exemple cette semaine à Sarcelles, dans un quartier ANRU avec des logements tout juste construits : la préfecture nous a envoyé des DALO, des personnes qui exercent le droit au logement opposable. Et cela se produit tous les jours ! Tous les jours, si vous ne vous disputez pas avec les DCS, ils vous envoient les populations les plus fragiles pour les installer dans les quartiers les plus dégradés – en dépit de la loi et de la réglementation.
Vous voulez sortir ces populations des hôtels : c'est très bien. Où les préfectures et les associations vont-elles les reloger ? Dans les quartiers où sont les hôtels. Où sont les hôtels ? Dans les QPV. C'est le cercle vicieux de la ghettoïsation, et ce cercle infernal continue. Sans disposition législative précise, vous n'en sortirez pas – et c'est dommage, car je crois que nous avons collectivement intérêt à réussir.