Le budget 2019 s'inscrit clairement dans la préparation des grandes échéances sportives de ces prochaines années, en particulier des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Il marque une transition nette, qu'il nous faut accompagner et expliquer, pour faire de notre pays un champion du monde sportif. L'ambition est grande, le chemin encore long. Malheureusement, pour la deuxième année consécutive, le budget des sports diminue. Il acte de manière claire les orientations et la position de l'État sur le développement du sport dans les prochaines années.
Madame la ministre, ces orientations ne sont pas sans poser question et sans soulever des difficultés dans la pratique courante, quotidienne même, de nos concitoyens. Nous devons les rassurer. En effet, la réforme très profonde de l'organisation du mouvement sportif dans notre pays donne la priorité à la professionnalisation, au développement du sport de haut niveau, à la formation des entraîneurs, entre autres. Cette réforme sera aussi marquée par la disparition du CNDS et par la création d'une Agence nationale du sport. Son financement est assuré à hauteur de 40 millions d'euros et elle aura le double objectif de développer la pratique du haut niveau, dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques, et de soutenir la pratique sportive des territoires carencés, mission qui était attribuée au CNDS pour l'année 2018.
C'est moins les orientations du programme 219 que son manque de visibilité qui suscite des inquiétudes. Aussi serait-il bon, madame la ministre, d'exposer plus en détail à la représentation nationale les contours de cette future agence, dont la création devrait intervenir au premier trimestre 2019. Par ailleurs, notre groupe souhaiterait savoir quels moyens réels lui seront attribués. En l'état actuel des informations, l'enveloppe de 15 millions d'euros pour les territoires carencés dont a parlé la rapporteure pour avis apparaît bien faible au regard des besoins en équipements de certaines communes. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Par ailleurs, je salue l'effort du Gouvernement sur le programme 350 « Jeux olympiques et paralympiques 2024 ». Le budget de 2019 commence à préparer l'échéance des Jeux, en portant les AE à 238 millions d'euros. Quant au budget de la SOLIDEO, il est évalué à 3 milliards d'euros, dont 1,37 milliard d'euros provenant du budget de l'État.
Pour finir, je regrette que nous n'ayons toujours pas plus de visibilité sur le plan « sport-santé », annoncé depuis le début de la mandature. Le groupe MoDem et apparentés y voit une étape essentielle dans la perspective des JOP, l'espoir de gagner 80 médailles et l'ambition d'augmenter de 3 millions le nombre de sportifs pratiquants.
Ce budget constitue une transition vers une nouvelle phase qui doit s'ouvrir pour la pratique sportive en France. Nous soutenons cette ambition et voterons les crédits.