Madame la ministre, vous arrivez au Gouvernement dans un contexte difficile, notamment pour votre ministère. En effet, alors que nous enregistrons des succès sportifs, alors que Paris accueillera les Jeux olympiques et paralympiques en 2024, le budget du sport est en diminution. Les principaux acteurs s'en inquiètent. Récemment, de très nombreux sportifs de haut niveau vous alertaient sur les dangers de ce projet de budget. Il nous importe que leur voix soit entendue, d'autant que ces restrictions sont en contradiction avec les objectifs ambitieux annoncés : le maintien du cinquième rang olympique, l'obtention de 80 médailles en 2024. Pour cela, il faut investir, même si nous n'ignorons pas l'ampleur de la tâche en matière de maîtrise budgétaire.
Le sport revêt de multiples dimensions sociales et économiques : épanouissement personnel et collectif, lutte contre les maladies, cohésion sociale, maintien de la vie sociale, en particulier dans nos villages, dans nos zones de montagne et dans les quartiers difficiles des cités. Sur les objectifs, sur l'ambition que vous affichez, le groupe Libertés et Territoires vous rejoint et est prêt à vous aider. Mais force est de constater que, dans les faits, le sport n'est pas une priorité du Gouvernement.
Au regard du rôle important que jouent les bénévoles dans ce secteur, la concertation avec les acteurs locaux doit être une priorité pour vous. Sans ces bénévoles, peu de clubs sportifs de nos villages et de nos vallées pourraient vivre. Après le départ des services publics, ils demeurent le dernier rempart contre la désertification. Je vous encourage, si je peux me le permettre, à les placer au coeur de votre action, et nous sommes ici aux antipodes des sommes folles qui sont engagées par certains sports professionnels.
Il nous importe que le déploiement du sport profite à tous les territoires. Paris 2024 peut être une bonne nouvelle, si l'événement bénéficie à l'ensemble des territoires. Ces Jeux sont financés à hauteur d'un milliard et demi d'euros par l'ensemble des contribuables ; il est donc juste et souhaitable qu'une partie des investissements humains et financiers retournent en priorité vers les territoires fragiles d'outre-mer, la Corse, les zones périphériques et de montagne. Nous nous sommes d'ailleurs félicités de l'engagement pris par Mme Laura Flessel de dégager une enveloppe de 7 à 10 millions d'euros pour les équipements sportifs d'outre-mer et de Corse. Un an après cet engagement, nous voudrions un premier bilan de l'utilisation de cette enveloppe.
Pour conclure, en tant que député de Bastia, je voudrais rappeler l'importance de poursuivre le travail de vos prédécesseurs à la mémoire des victimes de la catastrophe de Furiani, qui fit 18 morts et des milliers de blessés. Le collectif du 5 mai effectue un travail important. Il conviendrait de le reconnaître dans la loi. Je vous demanderai, madame la ministre, de bien vouloir travailler avec ce collectif, et je vous en remercie.