Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du mardi 6 novembre 2018 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet, rapporteure pour avis :

Il n'y a pas de régime unifié des certificats médicaux pour les événements sportifs organisés en dehors du sport encadré. Certains organisateurs demandent ces certificats médicaux, d'autres non. C'est pourquoi il faut être vigilant : pour le sport dit « libre » par opposition au sport encadré, je préfère que ce soit les fédérations et les clubs qui s'ouvrent à ces pratiques nouvelles et à ceux qui veulent s'y adonner. Cela garantira un encadrement minimum car on ne peut pas faire du sport et utiliser son corps n'importe comment, sans préparation physique. Bien sûr, cela implique que les clubs aient des moyens nécessaires pour assurer cet encadrement nouveau, pour penser et développer ces nouvelles pratiques. C'est aussi une question de créneaux horaires dans les équipements sportifs : dans une piscine, par exemple, un temps est dévolu à la natation scolaire – qui est essentielle –, un temps est dévolu aux clubs, et un autre aux individuels. Ajouter d'autres pratiques impose d'innover, et cela soulève la question des équipements.

Dans mon rapport, j'indique que 22 % des équipements sportifs ont plus de cinquante ans. Nous avons été capables de mettre en oeuvre un plan « Piscines » dans les années 1970, mais maintenant ces piscines sont vieillissantes et il est nécessaire de les réhabiliter. On pourrait, à l'occasion des Jeux, déployer un plan sur six ans, dix ans peut-être, de réalisation d'équipements permettant des pratiques mixtes. Cela permettrait de diversifier ces pratiques et de donner aux hommes et aux femmes qui s'y livrent en individuels l'envie de s'inscrire dans un club.

Comment aider les fédérations à innover en la matière ? Le ministère dispose d'un instrument : les conventions d'objectifs. Chaque fédération discute avec le ministère, à partir d'objectifs qui ne se limitent pas à un nombre de médailles, mais portent aussi sur la pratique, et sur son encadrement. Le sport de haut niveau n'est pas tout. Dans nos communes, les clubs accueillent des milliers de jeunes filles et garçons, qui, pour la plupart, ne pensent pas au haut niveau et sont là pour le plaisir de pratiquer une activité sportive. Les fédérations ont aussi un rôle essentiel à jouer dans le domaine du sport pour le plus grand nombre. Il ne faut pas les déresponsabiliser, mais plutôt les conforter dans ce rôle.

Je dirai un mot encore à propos des personnels de la jeunesse et des sports. Ils ont des formations, des métiers. Les avoir regroupés dans une direction globale incluant d'autres services leur fait perdre leur métier, et ils en souffrent. Je pense, madame la ministre, qu'il serait important que vous repreniez la main sur ces personnels et que vous puissiez obtenir qu'ils dépendent de nouveau du ministère des sports, dans une direction maintenue de la jeunesse et des sports. Cela les conforterait dans leur mission.

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