Intervention de Anne-Christine Lang

Réunion du mardi 6 novembre 2018 à 18h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Christine Lang :

Monsieur le ministre, mes chers collègues, en lui consacrant le premier budget de l'État – 72 milliards d'euros, en hausse de 861 millions d'euros par rapport à 2018 –, nous réaffirmons plus que jamais la place de l'école au coeur de notre action. Cet engagement en faveur de l'école est emblématique de ce que nous voulons faire pour notre pays. Car nous voulons incarner réellement, à travers elle, la promesse républicaine d'émancipation de chacun, par-delà les contingences qui peuvent être liées à l'origine sociale, familiale ou géographique.

Pour cela, il faut faire en sorte que l'école garantisse la réussite et l'épanouissement de tous les élèves, et c'est bien l'objectif poursuivi par ce budget, en misant tout d'abord sur le primaire.

C'est ainsi que 2 325 postes d'enseignants supplémentaires seront créés dans le premier degré, qui permettront d'étendre le dédoublement des classe de CP et CE1 dans tous les REP, car ce sont leurs élèves qui en ont le plus besoin. Mais les autres ne seront pas en reste puisque, en 2019, comme vous l'avez rappelé, monsieur le ministre, le taux d'encadrement, et donc les conditions d'apprentissage, sera meilleur sur tout le territoire, y compris dans les départements ruraux !

L'année 2019 sera également marquée par la mise en place de l'instruction obligatoire à trois ans. Il s'agit, là encore, d'une réforme de justice sociale puisque les 25 000 enfants éloignés de l'école à trois ans sont souvent les plus défavorisés. Il ne s'agit donc pas de faire un « cadeau au privé », comme on a pu l'entendre, mais bien, comme l'a affirmé le Président de la République, de « mettre, dans notre pays, tous les enfants sur la même ligne de départ ».

D'autres mesures permettront l'accompagnement de tous les élèves vers la réussite. Je pense notamment au dispositif « Devoirs faits » qui va monter en puissance pour toucher davantage d'élèves, mais aussi aux bourses de collèges et de lycée, dont l'enveloppe va augmenter de 4 %, pour atteindre 739 millions d'euros, afin de mieux soutenir les familles les plus pauvres.

Je voudrais enfin revenir sur la question de l'accompagnement des élèves en situation de handicap, sur laquelle beaucoup de contre-vérités ont été dites, pour rappeler tout d'abord que le ministère y consacre d'ores et déjà 2,3 milliards d'euros par an. Pour souligner ensuite que le projet de loi de finances pour 2019 prévoit la création de 12 400 postes d'AESH afin que ces élèves bénéficient d'un accompagnement de qualité assuré par des personnels bien formés ayant un emploi stable. Car, si l'action engagée par le gouvernement en faveur de l'école me semble représentative de ce que nous faisons depuis un an et demi, c'est aussi parce qu'elle vise à une meilleure reconnaissance du travail des personnels, et en particulier de ceux qui, l'actualité récente l'a montré, sont en première ligne : les professeurs.

En 2019, les professeurs seront donc mieux soutenus, à travers notamment un effort sur leur rémunération, car on sait que la réussite d'un système éducatif passe aussi par là. La prime mise en place cette année pour les professeurs engagés en REP+ passera de 1 000 à 2 000 euros nets annuels. Le recours aux heures supplémentaires sera encouragé dans le second degré pour compenser la diminution du nombre de postes. Enfin, une revalorisation progressive des débuts de carrière est prévue : elle aboutira à une augmentation du traitement des jeunes certifiés de 1 000 euros sur l'ensemble du quinquennat.

Alors que les Français sont impatients de voir les résultats des réformes que nous menons, il convient de rappeler, je pense, le sens de ce que nous faisons : scolarisation à trois ans, refondation de l'école maternelle, CP à douze élèves, renforcement des enseignements au collège, réforme du lycée et de l'accès à l'université... Il ne s'agit pas là de quelques modifications à la marge, mais bien d'une transformation profonde, engagée depuis le début du quinquennat et dans laquelle s'inscrit le présent budget, qui entraînera, à terme, une amélioration globale de l'ensemble du système éducatif.

Alors oui, il y en aura toujours pour dire qu'on ne fait pas assez bien, pas assez vite, et que les résultats tardent, mais il nous faut tenir le cap puisque ce que nous avons mis en mouvement, c'est une réforme de grande ampleur visant à ce que notre école, toujours fidèle à la tradition qui est la sienne, soit aussi plus forte et plus performante face aux nouveaux défis auxquels elle est confrontée.

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