Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, les crédits pour l'enseignement scolaire augmenteront de 810 millions d'euros en 2019. Il faut toutefois relativiser, puisqu'ils avaient augmenté de 1,3 milliard d'euros en 2018 et de 3 milliards d'euros en 2017. Par ailleurs, et c'est une différence de taille, cette augmentation de 3 milliards d'euros était intervenue au terme d'une période de cinq ans pendant laquelle 60 000 postes avaient été recréés dans l'éducation nationale – 80 000 postes ayant été supprimés entre 2007 et 2012.
Le dédoublement des classes de CP et de CE1 nécessitera 4 000 postes supplémentaires en 2019 ; or, vous ne créez que 1 800 postes dans le premier degré. Et vous supprimez 2 250 postes dans le second degré alors qu'il comptera 40 000 élèves supplémentaires – dont 38 000 au collège. Monsieur le ministre, les enseignants ne demandent pas des heures supplémentaires dans leur établissement, mais plutôt des moyens humains supplémentaires et davantage d'adultes dans les établissements – pour preuve, les événements intervenus ces dernières semaines.
Vous avez évoqué les 247 millions d'euros budgétés en 2019 en faveur du dispositif « Devoirs faits », basé sur le volontariat. Pourriez-vous nous donner le pourcentage de collégiens qui y participent puisque, selon nos principaux de nos collèges, il ne serait que de 20 ou 25 % ? Ces principaux de collège considèrent par ailleurs qu'il sera très difficile de faire monter en puissance le dispositif puisque la cible est de quatre heures par semaine, alors qu'il faudrait pour cela disposer de beaucoup plus d'heures et de moyens budgétaires.
S'agissant de la jeunesse et de la vie associative, le groupe Socialistes et apparentés pense que l'expérimentation du SNU est inutile et coûteuse. On ferait mieux d'utiliser les crédits prévus pour faire monter en puissance un parcours de citoyenneté qui ne se réduirait pas au Service civique, même si celui-ci en serait une étape clé, et qui commencerait dès le plus jeune âge. Il contribuerait à une meilleure mixité sociale et à un meilleur brassage scolaire dans les établissements, ce qui impliquerait certaines obligations pour les établissements privés. Il faudra que nous puissions en débattre dans le cadre du prochain projet de loi.
S'agissant du FDVA, nos craintes sont avérées : c'est bien une usine à gaz, avec des commissions et des fonds sous dotés financièrement par rapport aux demandes des associations dans les départements, des dossiers dématérialisés déposés en urgence par les associations, des délais de prévenance extrêmement courts et des critères de recevabilité relativement opaques. Certaines associations qui touchent des crédits de la politique de la ville ont également émargé à ce dispositif, certaines ont obtenu plusieurs subventions pour différents projets alors que beaucoup d'autres ont vu leur dossier refusé. Il va donc falloir revoir de fond en comble le fonctionnement du FDVA, qui n'est pas satisfaisant.
Je terminerai en évoquant la vie associative qui, aujourd'hui, va mal dans notre pays : les contrats aidés passeront de 460 000 à 100 000 l'an prochain ; les parcours emploi-compétences ne sont pas une réussite sur le terrain, par manque d'appétence ; déjà, en 2017, 25 000 associations culturelles, sportives, médicosociales, avaient mis la clé sous la porte, et tout porte à croire qu'en 2018, les nouvelles seront mauvaises, notamment sur le plan de l'emploi associatif. Que comptez-vous faire ?