Je vous remercie, Monsieur Reiss, de votre question. Vous m'avez interpellée sur les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) en milieu rural et sur la pertinence d'une législation spécifique pour les pérenniser. Au début de mon travail, je me serais posé la même question mais à l'issue de celui-ci, je suis beaucoup plus mesurée et plus nuancée, ne serait-ce que parce qu'il existe non pas une mais des ruralités. Ce qui vaut ici ne vaut pas ailleurs. Par conséquent, je ne nous vois pas imposer à tous la même législation pour pérenniser une solution.
S'agissant du dédoublement des CP et des CE1, le taux d'encadrement est déjà beaucoup plus important en zone rurale qu'en zone urbaine. De plus, il me semble pour l'instant difficile d'instaurer un tel dédoublement car, en général, les classes en milieu rural sont à plusieurs niveaux, et le niveau scolaire n'y est pas moins bon qu'ailleurs.
Enfin, M. Castellani disait que les écoles rurales répondaient à un schéma comptable. Cela me gêne, car ces écoles bénéficient tout de même d'un meilleur encadrement – comme jamais elles n'en ont connu auparavant. Il y aura 300 000 élèves en moins dans les trois années à venir donc même si on ne faisait rien, le taux d'encadrement s'améliorerait, mais en plus, on crée des postes. Il faut savoir aussi que l'on ne ferme jamais une classe du jour au lendemain. En général, il faut trois années consécutives d'effectifs constants ou en baisse pour le faire. Cela permet d'anticiper les choses et éventuellement d'élaborer une convention de ruralité.