Peut-être cet amendement est-il plus important encore que le précédent, car il concerne les sept prochaines années de la loi de programmation militaire (LPM).
Demander aux armées de payer les opérations extérieures (OPEX) intégralement, c'est rompre avec la logique du financement interministériel inscrite non seulement à l'article 4 de la LPM en cours, mais également à l'article 4 de la précédente. C'est renoncer au principe selon lequel, lorsque les armées font la guerre, c'est la nation tout entière qui est responsable, pas seulement le ministère des armées ; c'est rompre avec une doctrine qui était celle de tous les gouvernements successifs depuis des années. C'est un renoncement au maintien, voté au mois de juillet dernier, du principe du financement interministériel. Et ce sont donc 400 millions d'euros qui sont pris aux armées – 800 millions d'euros au total pour cette année. Cela entraînera des reports de charges sur l'année prochaine et l'augmentation de 1,5 milliard d'euros votée en loi de finances initiale pour l'année 2019 n'aura pas de réalité.
Pour la première fois de l'histoire, une loi de programmation militaire ne sera même pas appliquée la première année de son exécution !