Intervention de Paul-André Colombani

Réunion du mercredi 7 novembre 2018 à 9h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul-André Colombani :

La mission « Recherche et enseignement supérieur » est l'une des plus importantes du budget, en termes non seulement de masse financière, mais aussi de résultats à long terme. Les gains de productivité du système économique au cours des prochaines années, voire des prochaines décennies, en dépendent. Cependant, la formation du travail humain détermine également notre capacité à créer des innovations qui permettront de répondre aux grands défis de demain, notamment dans le domaine de la transition écologique. C'est pourquoi je veux exprimer devant notre commission l'avis du groupe Libertés et Territoires sur les crédits de cette mission fondamentale à long terme – qui, hélas, peinent à convaincre à court terme.

Je note tout d'abord que la mission « Recherche et enseignement supérieur » bénéficie en 2019 de près de 28 milliards d'euros en autorisations d'engagement et de plus de 28 milliards d'euros en crédits de paiement – contre 27 milliards et demi, aussi bien en AE qu'en CP, en 2018. Cet effort représente 2,25 % du PIB, ce qui place la France au cinquième rang des pays de l'OCDE, devant le Royaume-Uni et l'Espagne, mais derrière la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis. Un effort a été consenti, certes, mais il semble insuffisant, et parvenir à l'objectif plus ambitieux de 2,5 % du PIB aurait été davantage à la hauteur des enjeux en la matière.

Pour ce qui est du programme 192 « Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle », nous sommes passés de près de 740 millions d'euros en 2018 à moins de 680 millions d'euros. On s'explique mal une telle diminution quand on sait que la France fait partie des pays ayant le plus à craindre des délocalisations d'usines en raison de la concurrence des pays de production à bas coût : le seul moyen de protéger nos emplois de cette concurrence sans dégrader le statut des travailleurs est d'investir dans la production industrielle de haut de gamme, comme le fait l'Allemagne.

Enfin, en ce qui concerne la construction de 60 000 nouveaux logements étudiants, j'espère que ces logements ne feront pas l'objet du phénomène de métropolisation et qu'afin de respecter l'équilibre territorial, leur distribution sera assurée de façon équitable, notamment dans les territoires ruraux et de montagne. Si je salue l'effort accompli par le Gouvernement en faveur de cette mission, je relève cependant qu'il reste beaucoup à faire et que la concurrence des autres pays devient de plus en plus forte, alors que le système universitaire français semble être entré dans une phase de déclin.

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