S'exprimant au nom du groupe La République en Marche, Mme Nathalie Sarles a souligné que les moyens consacrés au budget de la recherche et de l'enseignement supérieur avaient été renforcés. Ils l'ont effectivement été, mais dans des proportions très mesurées, ce qui me conduit à considérer que les moyens ont simplement été maintenus par rapport à l'année dernière. Pour ce qui est de l'IFPEN, l'audition de son président a mis en évidence un besoin urgent de trésorerie, le montant des dépenses étant, depuis plusieurs années, largement supérieur à celui des recettes, ce qui ne peut que mener l'institut à une impasse. Peut-être l'IFPEN est-il mal positionné au niveau national, et l'on peut se demander dans quelle mesure son nom, faisant référence au pétrole, ne constitue pas un handicap… En tout état de cause, s'il n'est pas rapidement doté de moyens supplémentaires, il se trouvera tôt ou tard en danger.
M. Jean-Marie Sermier a fait remarquer que certaines augmentations de ce budget constituaient des trompe-l'oeil. Effectivement, comme je l'ai moi-même indiqué dans mon rapport, certaines augmentations ne visent qu'à rattraper le fait que des engagements pris par le passé n'ont pas été tenus. Il a par ailleurs souligné l'intérêt de l'agriculture de conservation en matière environnementale, notamment son impact sur les émissions de carbone ; sur ce point, je regrette moi aussi l'insuffisance des recherches visant à la mise au point de nouvelles molécules herbicides ayant vocation à être mises en oeuvre dans le cadre de l'agriculture de conservation, car j'estime que l'agriculture française et européenne aura besoin de ces molécules dans les années à venir. Je vous ferai part le moment venu de ma position sur l'amendement déposé par M. Saddier, mais je peux d'ores et déjà vous dire que vous n'avez aucun motif de vous inquiéter à ce sujet.
Mme Florence Lasserre-David a évoqué, pour le MODEM, le problème de la sûreté nucléaire. Dans ce domaine, si des moyens importants sont consacrés à la sécurisation des sites existants, ce qui me semble absolument nécessaire, d'autres actions mériteraient d'être mieux accompagnées. Lors des auditions auxquelles j'ai procédé, il a beaucoup été question de la transposition au secteur privé de certaines innovations. Pour ce qui est des solutions qu'est susceptible d'apporter le vecteur hydrogène, il conviendra de veiller à ne pas reproduire les erreurs commises par le passé avec le photovoltaïque et ayant abouti à ce que des brevets déposés par la France soient aujourd'hui exploités en exclusivité par d'autres pays, en particulier la Chine. Nous devrons donc faire en sorte que les solutions mises au point par la recherche française – parfois en collaboration avec d'autres pays européens – profitent davantage à notre pays, et j'ai bon espoir que ce soit le cas.
S'exprimant au nom du groupe Socialistes et apparentés, M. Christophe Bouillon a évoqué la simple reconduction des crédits du programme 190, dont je fais également état dans mon rapport. Effectivement, on a l'impression que les moyens mis en oeuvre ne sont pas suffisants pour permettre le basculement attendu vers les énergies renouvelables – peut-être le sont-ils encore moins que l'année dernière. Il a rappelé qu'en matière d'énergie, l'hydrogène n'est pas une véritable source d'énergie, mais un simple vecteur, et que l'Allemagne investit huit à dix fois plus que la France au profit de l'hydrogène – ce qui explique que nos voisins d'outre-Rhin progressent beaucoup plus vite que nous dans ce domaine.
Il me semble, monsieur Prud'homme, que vous vous êtes montré, au nom de La France insoumise, un peu sévère à l'égard de l'organisation de la recherche en France, et je considère pour ma part que nous avons en France une recherche de grande qualité.