Il faut continuer à augmenter les ressources de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France – AFITF – , parce qu'un automobiliste flashé peut exiger de l'État une amende utile, qui permettra l'entretien des routes et non le désendettement de l'État ou l'installation de futurs radars.
Depuis la réduction de la limitation de la vitesse à 80 kilomètres-heure sur les routes nationales, les radars ont flashé deux fois plus, voire, dans certains lieux, jusqu'à cinq fois plus de véhicules que l'an dernier. Les recettes générées par ce dispositif dépasseraient 1,5 milliard d'euros, atteignant peut-être 2 milliards. Il faut arrêter de considérer les usagers de la route comme des porte-monnaie ambulants.
En revanche, pour nombre d'automobilistes, le financement des infrastructures est une véritable urgence. Le rapport d'audit externe commandé par le ministère des transports à la suite de la chute du viaduc de Gênes fait craindre le pire. Avant moins de vingt ans, en 2037, 60 % des chaussées seront très dégradées, s'il n'y a pas de changement de politique. Il y a urgence pour 17 % du réseau non concédé, soit 2 000 kilomètres, empruntés par un véhicule sur six, et pour 7 % des ponts, qui risquent de s'effondrer. Est-il normal qu'un pont ne soit réparé que vingt-deux ans après l'apparition des premières dégradations ?
Certes, le Gouvernement souhaite porter à 1 milliard au lieu de 800 millions l'enveloppe allouée aux réparations de la route, mais ce n'est pas suffisant. Tôt ou tard, des travaux devront être faits. Or, plus on attend, plus le contribuable sera ponctionné. Sauver des vies sur la route, c'est aussi arrêter de considérer la vitesse comme le seul critère de mortalité au volant, pour considérer l'état des infrastructures et des routes comme un facteur aggravant. C'est une évidence.