On peut être opposé à la politique du Gouvernement en matière de trajectoire carbone, ainsi qu'à la fiscalité écologique. C'est un débat légitime et intéressant. En revanche, certaines comparaisons entre des chiffres versés au débat public reflètent un manque d'honnêteté intellectuelle. Je vais donc, une énième fois, rétablir les faits.
Vous aurez constaté que, pour la première fois depuis dix ans, les crédits budgétaires du ministère de l'écologie augmentent, qui plus est de façon importante, puisqu'ils connaissent une hausse de près de 1 milliard d'euros, soit 3,1 %. Une ancienne ministre de l'écologie, qui contribue, dans ses fonctions actuelles, à la lutte contre la fonte des glaces dans les pôles arctique et antarctique, là où il y a des ours sur la banquise – d'où le lien avec l'efficacité de nos politiques – a connu, en son temps, une baisse de 6,5 % de son budget au ministère de l'écologie.
Reprenons l'exemple de la fiscalité écologique, que vous évoquez : les recettes qu'elle procure s'élèvent à 34 milliards, ce qui correspond au total de l'ensemble des concours de l'État au titre des politiques publiques engagées en matière d'écologie. Il n'y a donc aucune opération financière au profit d'autres budgets. M. de Courson connaît trop bien ses dossiers pour penser que l'État veut ainsi renflouer ses caisses – ou alors il a connu un petit passage à vide.