Monsieur le Premier ministre, la hausse des taxes sur les carburants a provoqué une grande exaspération chez les Français. Nous ne nous associons ni à la démagogie, ni à la manoeuvre de récupération de certains, qui renient aujourd'hui ce qu'ils proposaient hier.
Mais cela, monsieur le Premier ministre, n'exonère pas le Gouvernement de dire la vérité aux Français. Ceux-ci sont en colère, et nous pouvons les comprendre. Il y a quelques jours, le Président de la République disait trivialement à l'un de nos compatriotes que « le carburant, ce n'est pas bibi ! ». Pourtant, les chiffres sont têtus ! 37 % de l'augmentation du diesel et 34 % de celle de l'essence résultent de décisions prises dans cet hémicycle sur la proposition du Gouvernement. « Bibi » est donc aussi responsable des taxes ; voilà pourquoi les Français ont l'impression de l'« avoir dans le baba ».