Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Enseignement scolaire – sport jeunesse et vie associative

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Vous faites une grave erreur de diagnostic, et je le déplore, car nous pourrions tomber d'accord sur l'importance de l'école de la République et sur la nécessité de placer l'humain en son centre.

Vous faites le même genre d'erreur de parallaxe au sujet du lycée professionnel. J'ai dit très clairement que le lycée professionnel était ma deuxième priorité – et M. Frédéric Reiss l'a bien rappelé. Cette priorité se voit, du reste, dans la manière dont ce budget a été conçu : il est la parfaite illustration de notre vision qualitative des choses, par opposition à votre approche quantitative.

Ce que nous avons décidé, ce n'est certainement pas la diminution de l'enseignement général dans le lycée professionnel. Je crois au contraire que nous devons consolider les savoirs fondamentaux chez les lycéens professionnels. Si la solution était quantitative, cela se saurait, madame la députée ! Aujourd'hui, les lycéens professionnels sont ceux qui ont le plus grand nombre d'heures de cours, non seulement en France, mais probablement dans toute l'Europe, puisqu'ils ont trente-quatre heures par semaine. Et ce n'est pas pour autant qu'ils ont des résultats… S'il suffisait d'accumuler des heures de cours dans des têtes pleines, cela se saurait. Ce que nous envisageons, en revanche – et on ne peut pas nous accuser, en la matière, d'avoir une approche comptable – c'est la cointervention, ce qui signifie que deux professeurs interviendront en même temps dans la même classe. Si j'avais seulement une calculatrice dans la tête, je ne ferais pas cela, madame la députée.

Si nous mettons en oeuvre la cointervention, c'est parce que cette méthode est plus efficace d'un point de vue pédagogique, comme des expérimentations l'ont démontré. Je ferai d'ailleurs remarquer que c'est du fait de cette mesure que la moitié des syndicats a approuvé cette réforme, lorsqu'elle est passée devant le Conseil supérieur de l'éducation. Puisque vous aimez les mobilisations syndicales, permettez-moi de vous signaler celle-ci, madame la députée.

Nous avons, pour le lycée professionnel, une ambition très claire pour l'année prochaine. Et ce budget la traduit parfaitement.

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