Intervention de Régis Juanico

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission enseignement scolaire (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Cet amendement pose la question de l'évaluation des dispositifs pédagogiques et du fléchage des moyens financiers vers ceux qui donnent satisfaction.

Nous soutenons évidemment le dédoublement des classes de CP et CE1, mais nous regrettons que le déploiement de ce dispositif se traduise par la suppression de 1 400 postes affectés au dispositif « plus de maîtres que de classes », et ce alors même que l'évaluation des deux dispositifs est en cours. Il aurait été préférable d'attendre les résultats de cette dernière.

Dans votre réforme des rythmes scolaires, il a été mis fin brutalement à la semaine de quatre jours et demi. 80 % des communes sont revenues à la semaine de quatre jours. Il est proposé d'augmenter de 50 % les crédits attribués aux communes qui ont choisi de rester à quatre jours et demi, car la suppression de ce dispositif a été décidée sans évaluation sérieuse.

L'évaluation que Pascal Deguilhem et moi-même avions conduite était assez positive ; elle montrait que 80 % des élèves, contre 20 % précédemment, avaient accès tous les jours à des activités périscolaires – 30 % à des activités sportives et 30 % à des activités culturelles. À cet égard, le plan mercredi constitue une régression puisque, par définition, il ne concerne qu'une seule journée. En outre, les moyens financiers diminuent, puisque les crédits du fonds de soutien au développement des activités périscolaires passent de 250 à 70 millions d'euros.

L'amendement prévoit d'attribuer 35 millions d'euros aux communes ayant fait le choix de rester à quatre jours et demi. Vous avez affirmé qu'en revenant sur les rythmes scolaires, vous aviez soutenu l'emploi associatif. C'est tout le contraire. Les associations d'éducation prioritaire expliquent qu'elles doivent aujourd'hui proposer des contrats de travail de huit à douze heures, donc très précaires, à cause du retour en arrière. Les clubs sportifs ne peuvent plus faire découvrir de disciplines sportives aux élèves. C'est une source de diversification des ressources financières qui disparaît pour eux.

Voilà la réalité ! Nous souhaitons encourager les communes qui sont restées à quatre jours et demi.

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