Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission enseignement scolaire (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Les auxiliaires de vie scolaire et les AESH sont non pas un luxe, mais une nécessité pour tous les enfants atteints de handicap. Je regrette que ce métier soit si peu considéré. Je suis attristée de constater que plus les enfants en situation de handicap grandissent, moins ils sont présents dans les cursus dits ordinaires : à six ans, 85 % des élèves en situation de handicap sont inscrits en classe ordinaire ; à dix ans, ils ne sont plus que 46 %. Le manque d'accompagnants et d'accompagnants formés est en cause.

Dans notre société, le handicap ne devrait pas être une infamie. Pourtant, il reste toujours et trop souvent un sujet tabou.

Alors, pour les élèves du premier degré comme pour les collégiens en situation de handicap, je voudrais que l'État se mobilise vraiment pour qu'ils soient accompagnés par des personnes formées et correctement rémunérées. Le fond du problème est là : la plupart des AVS ou AESH ont des contrats précaires et ne sont pas formés. On pourrait ajouter une autre difficulté : les classes ne sont pas façonnées en fonction de ces enfants. Nous pourrions prendre exemple sur le modèle italien, dans lequel le nombre d'élèves dans une classe diminue lorsqu'un élève en situation de handicap est présent et le nombre d'élèves en situation de handicap par enseignant spécialisé est limité à deux.

À la fin du collège, les enfants en situation de handicap qui le peuvent doivent être incités à continuer leur scolarité. L'éducation nationale n'a pas le droit de couper les ailes de ces enfants avant même qu'elles ne soient déployées. Pourtant, avec la pénurie d'accompagnants spécialisés et le manque de moyens, c'est bien ce qui est en train de se passer.

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